Auteur : Raphaël-Louis OECHSLIN.
 
Tome 3 - Colonne 137
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Titre de l'article : DEMEURES.
Début de l'article :
— Le mot Demeure est un terme du langage spirituel devenu courant à partir de sainte Thérèse d'Avila. Il sert de titre à l'un de ses principaux écrits : Le Château intérieur ou les Demeures (la 1re éd. de Salamanque, 1588, porte Libro llamado Castillo interior o Las Moradas...). Sainte Thérèse y décrit l'âme sous l'aspect d'un château « qui est composé tout entier d'un seul diamant ou d'un cristal très pur et qui contient beaucoup d'appartements » ou demeures (1res Demeures, ch. 1). L'âme doit rentrer en elle-même par l'oraison ; elle progresse à travers les demeures jusqu'au centre où Dieu réside. Les degrés de la vie d'oraison sont rattachés à sept demeures principales. Cependant sainte Thérèse rappelle à plusieurs reprises que ce n'est pas un chiffre exclusif ; elle admet une grande diversité d'expériences mystiques : « J'ai parlé de sept demeures seulement. Mais chacune d'elles en contient beaucoup d'autres : il s'en trouve en bas, en haut et sur les côtés, avec de splendides jardins, des fontaines et des choses tellement ravissantes que vous désirerez vous consumer dans la louange de ce grand Dieu qui a créé un pareil château à son image et à sa ressemblance » (7es Dem., ch. 4). Pour l'analyse du livre, on se reportera à l'art. BALTHASAR DE SAINTE-CATHERINE DE SIENNE (t. 1, col. 1210-1217) ; l'interprétation de Balthasar est quelque peu systématique. Diego de Yepes, dans une relation adressée à Luis de León, assigne comme origine de la comparaison du château et des demeures, une vision dont Thérèse bénéficia le jour de la Sainte-Trinité 1577, au moment où elle entreprenait d'écrire sur l'oraison (Obras de Sta. Teresa, éd. Silverio, t. 2, Burgos, 1915, p. 494-495). On ne peut mettre en doute ce témoignage. Néanmoins, si Dieu accorde des visions, c'est par le moyen d'images que le sujet a acquises auparavant par sa propre expérience. De fait, Thérèse parle déjà de château et de demeures dans le Chemin de perfection, qui est de 1562 (trad. Grégoire de Saint-Joseph, Paris, éd. de la VS, 1928, p. 242-243). Les deux...

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