— 1. Vie. — 2. Recherches sur la mystique allemande.

1. Vie.

— Né le 16 janvier 1844 à Imst (Tyrol), Joseph (en religion Henri-Suso) Denifle entra, en 1861, dans l'ordre de saint Dominique au couvent de Graz. Il fit ses études philosophiques et théologiques dans les couvents de Graz, Rome et Saint-Maximin. Pendant dix ans, il enseigna la philosophie, puis les différentes branches de la théologie aux étudiants de son ordre. Son enseignement se caractérisait par un retour aux sources. En philosophie, son auteur favori était Aristote, qu'il avait lu maintes fois dans le texte original. En théologie, il s'en tenait à saint Thomas. Pour l'analyse des articles de la Somme, non content de recourir aux commentateurs, il s'inspirait des oeuvres des devanciers, Albert le Grand, Alexandre de Halès, Guillaume d'Auxerre, etc. A cette même époque, il s'adonnait à la prédication et il passa bientôt, vers les années 1870, pour un des orateurs les plus en vue de l'Autriche. En même temps il se préparait à subir l'Examen ad gradus de maître en théologie. Il obtint ce titre le 22 septembre 1877. Pendant ces premières années d'activité, il entreprit la plus grande partie de ses recherches sur la mystique allemande. En novembre 1880, J.-M. Larroca, maître général, l'appelle à Rome en qualité d'assistant de l'ordre et de collaborateur de la nouvelle édition des oeuvres complètes de saint Thomas, décidée par Léon XIII. Le 1er décembre 1883, le pape le nommait sous-archiviste aux archives secrètes du Vatican. Dès lors, les immenses richesses des archives permirent à Denifle de se livrer à une activité considérable. En 1885 parut le premier volume d'une étude remarquable sur les universités au moyen âge jusqu'en 1400, Die Entstehung der Universitäten des Mittelalters bis 1400 (Berlin, 814 p.). Les quatre autres volumes projetés ne parurent pas. Le gouvernement français lui confia l'édition du Chartularium Universitatis Parisiensis. En moins de dix ans (1889-1897), Denifle fit paraître, avec la collaboration d'Émile Chatelain, directeur de la bibliothèque nationale, « six grands in-quarto riches de contenu, et vraiment remarquables »...

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