1. L'homme et l'oeuvre. — 2. Doctrine spirituelle.

1. L'homme et l'oeuvre.

— C'est surtout par Eusèbe que nous connaissons la vie de celui que dès le 4e siècle on avait surnommé Denys le Grand (Histoire ecclésiastique, liv. 7, préface). Païen de naissance, il avait peut-être été rhéteur de profession, avant de se convertir et de devenir l'élève d'Origène au didascalée d'Alexandrie. Vers 231-232, nous le trouvons à la tête de la célèbre école catéchétique, à la suite d'Héraclas qui vient d'être promu évêque de la ville (ibidem, liv. 6, ch. 29, 4). Après la mort de ce dernier, Denys lui succède encore sur le siège épiscopal d'Alexandrie, en 247-248, et il y demeure jusqu'à sa mort survenue peu après le concile d'Antioche de 264, la douzième année de Gallien, après dix-sept ans d'épiscopat (ibidem, liv. 7, ch. 28, 3). Mêlé à toutes les grandes controverses de son temps (millénarisme, novatianisme, sabellianisme), Denys eut à souffrir des persécutions de Dèce (ibidem, liv. 6, ch. 40-42) et de Valérien (liv. 7, ch. 11), et il doit à son exil pendant cette dernière persécution d'être honoré comme martyr par l'Église d'Orient. A l'intérieur même de l'Église, il fut accusé d'un certain subordinatianisme dont il eut à se défendre devant le pape saint Denys, en 262 ; il nous reste trop peu de ses écrits pour pouvoir nous faire une idée précise de ses erreurs, s'il y en eut. En tout cas, saint Athanase défendra contre les ariens l'orthodoxie de son prédécesseur, dans son De sententia Dionysii (PG 25, 479-522). Les oeuvres de Denys sont surtout des écrits de circonstance, dont il ne nous reste d'ailleurs que de trop rares fragments. La seule édition complète de ces derniers est celle de C. L. Feltoe, The letters and other remains of Dionysius of Alexandria, Cambridge, 1904. M. Richard (Une scolie d'Origène indûment attribuée à Denys d'Alexandrie, RHE, t. 33, 1937, p. 44-46) a montré depuis que le fragment sur l'épître de Jacques 1, 13, publié par Feltoe (p. 252) et considéré comme...

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