— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Théologie mystique. — 4. Questions diverses. — 5. Sources et influence.

1. VIE

Denys le chartreux (Dionysius van Leeuw) naquit en 1402 ou 1403 à Rijkel (Limbourg belge), de parents de condition modeste (41, 363C). Très tôt il manifesta des dispositions pour l'étude (34, 319D) et un amour spécial pour la Vierge (35, 484D) ; de nombreuses grâces intérieures l'invitaient déjà à la vie contemplative (35, 275B'). Ces appels se précisèrent vers dix ans et il demanda en vain plusieurs fois d'être admis à partager la vie cartusienne (35, 275B'). Externe de l'école de Saint-Trond (41, 474D', 564A'), il subit une première crise ; un sentiment très vif de crainte salutaire, dont il ne parvenait pas à se débarrasser (35, 275C'), et son envoi, vers treize ans (37, 359A), à l'école plus célèbre de Zwolle (21, 493B'), le sauvèrent. Il y trouva, avec une initiation à la philosophie, une orientation plus ferme de sa vie religieuse (34, 319B') ; à son retour, probablement en 1421, il alla de nouveau frapper à la porte des chartreuses de Zelem, près de Diest, et de Ruremonde. Il n'avait pas les vingt ans requis ; on lui conseilla un séjour à l'université de Cologne (38, 235D ; cf 193'), où, il fut inscrit en décembre 1421, et où il reçut une formation thomiste (19, 408D). Cologne fut l'occasion d'une nouvelle crise, plus grave que la première. Il est très franc à ce sujet, et il n'y a aucune raison de ne pas respecter son humble aveu (34, 319C', 321D). Cette crise passagère n'entama pas sa décision de vie cartusienne, et en 1424, année où nous le trouvons inscrit sur les registres de l'université comme magister artium, ou en 1425, il entra à la chartreuse de Ruremonde (à 21 ans : 41, 625B'). Nous possédons quelques détails sur sa vie intérieure d'alors. Son texte de chevet était le verset (Ps. 50) Cor mundum crea in me, Deus (38, 286A') ; il avait recours aussi à la salutation angélique (38, 286B' ; 36, 147A'). Plus tard il donna la préférence à cette phrase d'Élie et d'Élisée : Vivit Deus in cujus conspectu sto hodie (38, 347C'), qui,...

[...]