— 1. Règles générales. — 2. Dévotions prohibées quant à leur objet. — 3. Quant à leur mode. On ne s'étonnera pas de voir l'Église régler les dévotions, quant à leur objet et quant à leur mode. Il revient à ceux qui sont les gardiens de la foi et des moeurs de veiller à ce qu'elles ne soient pas ruinées ou compromises par une fausse piété. Nous signalerons, en en précisant chaque fois l'objet et la portée, les mesures prises par le Saint-Siège pour interdire ou restreindre l'exercice de certaines dévotions. Après avoir rappelé les normes formulées par le concile de Trente, source des règles canoniques actuelles, nous nous tiendrons la plupart du temps dans les limites du 19e et du 20e siècles, sans avoir la prétention d'être exhaustif.

1. RÈGLES GÉNÉRALES

Le concile de Trente, sans traiter ex professo des dévotions, a proscrit toute superstition et tout lucre dans l'invocation des saints, la vénération des reliques et l'usage sacré des images (session 25, De... sacris imaginibus, 779 dans Acta Concilii Tridentini, t. 9, éd. É. Ehses, Fribourg-en-Brisgau, 1934, p. 1078). Le Code de droit canonique, dans un texte d'application beaucoup plus étendue (c. 1261 § 1), énonce trois normes destinées à régir toute forme de culte ou de piété. Il prescrit aux ordinaires des lieux de veiller à ce que, dans le culte, soit public, soit privé, ou dans la vie quotidienne des fidèles : 1° aucune pratique superstitieuse ne s'introduise ; 2° rien ne soit admis de non conforme à la foi ou à la tradition ecclésiastique ; 3° rien ne se glisse ayant des apparences de lucre. Ce texte prémunit contre de multiples dévotions erronées ou exercées dans un but ou selon un mode étranger à la vraie piété. Au 19e siècle, il y eut une floraison de dévotions prêtant à erreur, ou bizarres, ou trop recherchées. On le verra dans l'énumération des dévotions visées par le Saint-Siège. Un document de portée générale révèle cette tendance et vise à l'étouffer, du moins lorsqu'elle est favorisée par les écrivains. Le décret du Saint-Office du 28 janvier 1875 commence par condamner deux livres sur le sang très...

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