— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Polémiques. — 4. Sources de la doctrine. — 5. La doctrine spirituelle. — 6. Influence.

1. VIE

Les données certaines sur la vie de Diadoque se réduisent à peu de chose. La finesse de sa culture et la pureté de son style semblent dénoter un grec de naissance, 818 et cette naissance doit se placer autour de l'an 400 : en effet, la Bibliothèque de Photios (cod. 231) mentionne « l'évêque de Photicé appelé Diadoque » parmi les adversaires des monophysites contemporains du concile de Chalcédoine (451) ; il a signé, peut-être même rédigé la lettre des évêques de la Vieille Épire à l'empereur Léon Ier au sujet de l'assassinat de Protérios d'Alexandrie, en 457 (J.-D. Mansi, Sacrorum conciliorum... collectio, t. 7, Florence, 1762, col. 619b) ; il était mort en 486, date de l'Histoire de la persécution vandale de Victor de Vita, qui le déclare « digne de tous les genres de louanges, car maints écrits de lui, comme des astres brillants, illustrent le dogme catholique » (éd. M. Petschenig, CSEL 7, 1881, p. 2, lignes 1-3). Le prologue auquel cette phrase appartient s'adresse probablement à un évêque de Carthage, sans doute Eugène, qui fut primat de cette église de 481 à 505, et il fait de l'évêque le disciple de Diadoque (eruditus a tanto pontifice). Où le destinataire a-t-il pu connaître l'évêque de Photicé ? Peut-être à Carthage même, si Diadoque a été enlevé par la flotte de Genséric, lors d'un raid vandale en Épire, entre 467 et 474, avec les notables de Zacynthe dont parle Procope (De bello vandalico I, 5, 22), et emmené prisonnier à Carthage ; l'hypothèse, présentée avec brio par H.-I. Marrou (Diadoque de Photiké et Victor de Vita, dans Revue des études anciennes, t. 45, 1943, p. 225-232), expliquerait l'influence que les Cent chapitres de Diadoque paraissent avoir exercée sur un traité de la fin du 5e siècle, la Vie contemplative de Julien Pomère, lequel vécut en Afrique arienne avant de devenir en Gaule le maître de...

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