— B. Pez a inséré, dans sa Bibliotheca ascetica (t. 9, Ratisbonne, 1726, p. 533-590), ce Dialogus trouvé dans la bibliothèque de la chartreuse de Gemnitz (Autriche) et l'a attribué à un chartreux anonyme du 15e siècle (cf DS, t. 2, col. 774). Une analyse détaillée de ce traité serait superflue, car il n'est, en grande partie, que la mise en oeuvre de l'Epístola ad Fratres de Monte Dei de Guillaume de Saint-Thierry, connue encore sous le nom de saint Bernard. Le pater instruit un jeune moine, ore ferreo dit la préface avec quelque exagération, des exercices monastiques, notamment de l'office choral, qu'il convient de réciter cum plena expressione oris, cum devotione mentis, cum attentione cordis (p. 551) ; de l'esprit des observances : pureté d'intention et discrétion ; des avantages de la cellule et de ses gardiens : Dieu, la conscience, le père spirituel, à qui est due l'obedientia charitatis (p. 572-573). Il résume la perfection cartusienne en ces mots : fuge, tace, quiesce (p. 559). Notons au passage la définition de la devotio, « promptitudo animi et fervor bonae voluntatis ad serviendum Deo » (p. 556), et ce qui est le fruit suprême de l'oratio : « quaedam spiritualis refectio mentis per illuminationem intellectus et devotionem affectus » (p. 557). S'adressant à un novice, l'auteur lui laisse à peine entrevoir les degrés supérieurs de la vie spirituelle ; il le renvoie pour cela directement à l'Epístola. Rappelons enfin que le Dialogus en appelle au témoignage de Humbert de Romans, Hugues de Saint-Victor, Henri de Gand, Henri de Hesse et du chancelier Gerson. Voir art. CELLULE, DEVOTIO.

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