— Cet ouvrage eanonico-liturgique du 3e siècle, dont le titre complet est Didascalie catholique des douze apôtres du Sauveur, a été composé en grec, mais le texte original est perdu. Il nous est connu d'une part en entier par une version syriaque, qui n'est sûrement pas postérieure à la fin du 4e siècle et pourrait même dater des années 300-330 ; et, d'autre part, d'une manière incomplète, par une version latine qui figure dans un manuscrit de Vérone et que l'on date du 5e siècle, car le manuscrit lui-même a été copié au plus tard en 486, peut-être même quelques années plus tôt. Enfin, l'auteur des Constitutions apostoliques, qui écrivait au 4e siècle, a largement utilisé, dans les six premiers livres de son ouvrage, le texte original de la Didascalie. — 1. Analyse. — 2. L'évêque et les pécheurs. — 3. La deuterosis.

1. Analyse.

— Après une introduction sur les exigences de la vie morale, la Didascalie débute par deux chapitres adressés aux laïques, l'un aux hommes, l'autre aux femmes (2-3). Les huit chapitres suivants (4-11) traitent des évêques, des qualités qu'ils doivent avoir, de leurs devoirs envers les peuples qui leur sont confiés, de leur rôle de juges dans les procès. Le chapitre 12 décrit la place que le clergé et le peuple occupent dans les assemblées ; le chapitre 13 interdit aux chrétiens la fréquentation des hérétiques, le théâtre, l'assistance aux jeux et aux fêtes des païens. Viennent ensuite des chapitres relatifs aux veuves (14-15), aux diacres et aux diaconesses (16), aux orphelins adoptés dans des familles chrétiennes (17-18, 22), aux martyrs (19), à la résurrection des morts (20), à la fête de Pâques ou plus précisément au jeûne pascal (21), aux hérésies et aux schismes contre lesquels mettent en garde les enseignements des apôtres, soi-disant reproduits dans les chapitres antérieurs. Enfin, le dernier chapitre traite des rapports entre les lois cérémonielles de l'ancien Testament et le christianisme : ce thème abordé à plusieurs reprises est repris finalement dans son ensemble et l'on voit que l'auteur y...

[...]