— Entré chez les dominicains à Gand, Pierre Dierkens fit profession en 1620 ; il poursuivit ses études à Winoksbergen et enseigna la philosophie au studium général de Louvain dont il devint régent. Nous le retrouvons maître des novices au couvent de Gand où il mourut en 1675, après avoir exercé une certaine influence sur les milieux ecclésiastique et laïque de la ville. Nous avons de lui : 1. Exercitia spiritualia decem dierum ; 2. Exercitium de Passione Christi ; ces deux écrits furent publiés dans un même volume en 1659 chez Maximilien Graet, à Gand, sous un frontispice représentant saint Thomas entouré de Jean Tauler et de Louis de Grenade ; Gilles de Lalaing o p en assura la traduction flamande en 1660 ; 3. Tractatus brevis de vita contemplativa ; 4. Tractatus brevis de annihilatione et abnegatione suiipsius inter cruces et tribulationes, Gand, 1663 ; 5. Tractatus brevis de obligationibus regulae et constitutionum in sacris religionibus, ibidem, 1667, et Orléans, 1676 ; ce petit traité fut traduit en flamand (Anvers, 1672) par Pierre Mallants, chartreux de Lierre, et en français par Ambroise Estienne o p (Brief traitté des obligations.., Langres, 1678). Dierkens corrigea et augmenta ces divers opuscules pour en donner une édition définitive à Gand en 1671. La charité est le terme de la vie spirituelle et tout exercice spirituel doit nous y conduire. Mais si la charité est une quant à sa nature et son essence, ses réalisations sont multiples et nous pouvons distinguer en elle, suivant saint Thomas, la charité des débutants (incipientium), des initiés (proficientium) et des parfaits (perfectorum). Dierkens rapporte ces trois étapes aux trois voies traditionnelles de la vie spirituelle : les voies purgative, illuminative et unitive, pour en revenir aussitôt à la terminologie de saint Thomas. La charité des débutants nous purifie du péché par la contrition parfaite et la pénitence. Cette contrition et cette pénitence opèrent en nous par la vertu de la Passion du Christ, qui n'est pas seulement pour Dierkens un thème fréquent de sa spiritualité mais la réalité centrale de sa doctrine théologique. Pour parvenir à cette pureté initiale il faut pouvoir discerner ce qui est péché et ce qui ne l'est pas. Ce discernement nous est proposé comme un résultat pratique...

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