— Comme le mot CONDUITE (DS, t. 2, col. 1388-1389), le mot directoire est susceptible de multiples applications et il est, en effet, employé dans des acceptions fort diverses dans la littérature spirituelle. Nous en relèverons quelques-unes. 1. Il semble que le mot directoire ait d'abord été appliqué aux ouvrages qui énuméraient les rubriques à observer dans la célébration de la messe et dans la récitation de l'office. Ces Directoires sont les authentiques ancêtres des ordos et calendriers liturgiques modernes ou même des almanachs ecclésiastiques. Le plus célèbre est peut-être le Directorium sacerdotum de Clément Maydeston (cf L. Hain, Repertorium bibliographicum, t. 2, Milan, 1948, n. 6271-6273 ; cf aussi le Directorium sacerdotale, 1482, de Jean Pfeffer de Wydenberg † 1493). Des diocèses ou des régions ecclésiastiques possédèrent leur Directorium (n. 6259-6269). Cisneros, abbé de Montserrat, fit éditer en 1500, en s'inspirant d'un ouvrage de Jean Mombaer, un Directorio de las horas canonicas, « qui apprend au religieux de quelle manière il doit vaquer à la récitation de l'office divin » (cf DS, t. 2, col. 919). L'acception du mot directoire s'élargira bientôt. Un directoire aura pour but de donner une marche à suivre, d'expliquer comment il convient d'agir dans l'accomplissement d'une fonction déterminée. On publiera, par exemple, et en toutes langues, de nombreux Directoires à l'usage des confesseurs (celui de Jean Polanco, écrit en latin, Rome, 1554, est un des plus connus), des pasteurs (vg le Directorium curatorum de Jean de Auerbach, Spire, vers 1470) ou même des 1215 maîtres de chant et des chantres des églises collégiales, tel le Directorium chori de Jean Guidetti (Rome, 1582). 2. Habituellement on publie sous le titre de directoire l'explication d'un livre, d'une méthode particulière ; le directoire devient un peu comme le livre du maître, ou bien il est destiné à aider celui qui n'a pas la possibilité de recourir à un maître. Tels se présentent les Directoires des Exercices spirituels...

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