— I. Dans l'Écriture. — II. Période patristique. — III. Période médiévale. — IV. Période moderne. — V. Discernement et direction spirituelle. — VI. Conclusion.

I. DANS L'ÉCRITURE

1. ANCIEN TESTAMENT

L'ancien Testament ne connaît pas l'expression « discernement des esprits ». Il fournit néanmoins plus d'un exemple où ce discernement est mis en pratique, et il lui est arrivé d'aborder la question d'un point de vue théorique.

1° Pratique.

— L'ancien Testament présente une série de choix dans lesquels l'homme doit prendre parti : choix d'Adam (Gen. 2, 17), de Caïn (4, 7), d'Abraham (12, 4), du peuple d'Israël (Ex. 19, 8 ; 24, 3 ; Josué 24, 15 ; Deut. 28, 1, 15 ; Juges 5, 2, 8 ; 1 Rois 19, 21), puis de chacun de ses souverains. Apparemment, ce thème du choix n'a rien de spécifiquement biblique : le mythe d'Hercule à la croisée des chemins, contraint de choisir entre la vertu et le vice, traduit une expérience universelle. Toutefois le choix que décrit la Bible a des traits particuliers. Il ne se pose pas entre la vertu et le vice, entre des valeurs équivalentes de signe contraire. Il comporte toujours une large part d'obscurité, il est imposé par une autorité qui ne se laisse pas saisir et ne fournit pas de justification à ses exigences, il engage dans une voie dont on ne connaît pas le tracé, il ne fournit de lumière qu'au jour le jour. Bref, il s'impose toujours à la foi, et il suppose chez l'homme qui adhère à ce choix la perception d'une valeur secrète, la reconnaissance d'un prix mystérieux attaché à l'exigence divine. Ce n'est pas seulement un choix, c'est déjà un discernement. Ce l'est d'autant plus qu'en face de la voix divine une autre voix s'élève, celle du péché (Gen. 4, 7), celle de Satan, l'adversaire de Dieu (cf art. DÉMON, DS, t. 3, col. 142-152). Or cette voix a, elle aussi, quelque chose de mystérieux. Tantôt elle semble monter du coeur de l'homme et exprimer son...

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