Auteur : André CABASSUT.
Tome 3 - Colonne 1311
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Titre de l'article : DISCRÉTION.
Début de l'article :
—I.
Notion. — II.
Aperçu historique.— III.
Rôle et pratique de la discrétion.
Caractères, ch. 5). C'est à une date relativement récente, — au 17
esiècle d'après O. Bloch,
Dictionnaire étymologique de la langue française, Paris, 1932, p. 223 —, que le mot discrétion a pris le sens de retenue, de réserve dans les paroles et dans les actes. Ce n'est pas de la discrétion ainsi entendue qu'il sera question ici.
Discretio.
discretiotraduit deux mots grecs qui expriment deux notions différentes : διάϰρισις = discernement, μέτρoν = mesure. Il dérive de
discerneredont le sens premier est, comme celui de διαϰρίνειν, séparer, diviser, distinguer. Il signifie tout d'abord : séparation, division, distinction, différence. Il désigne ensuite le pouvoir de discerner, la faculté de distinguer : l'âge de discrétion est celui où l'enfant devient capable de distinguer le bien du mal ; jusqu'au 17
esiècle discrétion fut employé dans le sens de discernement ou de différence : la discrétion du bien et du mal (« il n'y aura discrétion entre noble, païsan, infidèle ou More » (Louise Labé), cf E. Huguet,
Dictionnaire de la langue française du16
e
siècle, Discrétion). Enfin, par extension, il désigne la faculté qui discerne, c'est-à-dire la raison et les actes de cette faculté : la prudence, le jugement. Le substantif διάϰρισις figure trois fois dans le nouveau Testament. Il est traduit par
disceptatio(
Rom.14, 1) et par
discretio(1
Cor.12, 10 ;
Hébr.5, 14). Dans 1
Cor.il a le sens spécial de discernement des esprits ; dans...
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