— La présente étude a pour but d'alléger les articles qui exposeront la filiation divine, l'habitation de Dieu en l'âme et notamment la doctrine de la GRACE. Les matériaux réunis prépareront ces articles ; ils ne constituent pas une recherche exhaustive sur la divinisation ; ils en esquissent quelques moments plus importants. I. Pensée religieuse des anciens. — II. Patristique grecque. — III. Patristique latine. — IV. Moyen âge : A. Auteurs monastiques du 12e siècle ; B. Théologiens du 13e siècle ; C. École mystique rhénane et flamande. — V. Au 17e siècle.

I. PENSÉE RELIGIEUSE DES GRECS

1. Les poètes. — 2. L'orphisme et les mystères. — 3. Platon. — 4. Le stoïcisme. — 5. La gnose hermétique. « Vous serez comme des dieux » : la fallacieuse promesse du Tentateur a toujours charmé les oreilles 1371 des hommes, et l'écho en résonne d'un bout à l'autre du millénaire où s'inscrit la pensée grecque avant le christianisme. La poésie, la philosophie, la religion des mystères expriment, chacune à sa manière, une croyance profonde : « l'homme est de la race des dieux, fils des dieux » ; il tend à partager leur vie, il aspire à leur félicité et, pour s'en rendre digne, il tâche de les imiter ; cette dernière attitude, la seule logique, lui est commandée surtout par des philosophes comme Platon ou Épictète, La poésie, en effet, comme la religion traditionnelle, obéit au mot d'ordre de l'ancienne sagesse : « ne cherche pas à devenir Zeus » (Pindare, Isthmiques 5, 14), « n'élève pas tes pensers plus haut qu'il ne sied à un homme ». De là deux courants, selon que l'homme apparaît davantage proche ou éloigné du divin. Constamment, la pensée religieuse des grecs oscillera entre le sentiment de la condition humaine, qu'il n'est pas permis de dépasser, et l'assimilation à Dieu, but des philosophes et des mystes. Peut-être le mouvement mystique...

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