— 1. Sens. — 2. Docilité dans la vie spirituelle. — 3. Progrès et obstacles. 1. Sens. — Parmi les parties quasi-intégrantes de la vertu de prudence, saint Thomas énumère, en troisième lieu, la docilité (2a 2ae q. 49 a. 3). II déclare (sed contra) dépendre sur ce point de Macrobe (In somnium Scipionis 1, 8, éd. F. Eyssenhardt, Teubner, Leipzig, 1893, p. 518). Il a bien vu qu'il y avait dans ce rattachement de la docilité à la prudence une sérieuse difficulté qui sera l'objet d'éclaircissements dans le corps de l'article : « Il semble que la docilité ne doive pas être énumérée parmi les parties de la prudence. Ce qui est requis, en effet, pour toute vertu intellectuelle ne doit pas être attribué en propre à l'une d'entre elles. Or la docilité est nécessaire pour toute vertu intellectuelle » (obj. 1). La difficulté ne saurait être négligée et elle peut être illustrée par une simple constatation de vocabulaire : le mot « docilité », en effet, vient du mot latin docilitas, dont la racine est docere, et qui signifie d'abord une 1469 certaine facilité à apprendre, à recevoir un enseignement C'est donc par rapport à l'intelligence que se considère la docilité ; il en est de même des adjectifs, docilis et surtout docibilis : voir, par exemple, Cicéron, De oratore, 2, 323. Telle est la définition de la docilité que nous trouvons aussi dans les Étymologies de saint Isidore (PL 82, 374a, n. 66) : « Docilis, non quod sit doctus, sed quia doceri potest ; est enim ingeniosus et ad discendum aptus ». Dans ce premier sens, la docilité se trouve liée à tout enseignement : c'est l'aptitude à recevoir un enseignement, ou encore, car la définition d'Isidore ne rend pas toutes les nuances du mot, une certaine facilité à accepter un enseignement. Il y aura donc place pour la vertu de docilité dans toute activité intellectuelle, qu'il s'agisse de savoir spéculatif ou pratique. Sous cet aspect général, la docilité ne relève pas uniquement de la prudence, qui se limite au domaine de l'action. On a pu dès...

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