— I. Notions. — II. Dans l'Écriture. — III. Brève enquête patristique. — IV. Enseignement de S. Thomas. — V. Du 14e siècle à nos jours. — VI. Essai de synthèse.

I. NOTIONS

Ce qui vient d'être dit de la docilité en général s'applique à la docilité au Saint-Esprit, avec toutefois des nuances qu'il importe de préciser : 1) Il faut considérer comme équivalentes les expressions : docilité à la grâce, docilité aux inspirations divines, etc, et docilité au Saint-Esprit. On sait que la terminologie chrétienne traditionnelle attribue à l'Esprit les opérations de grâce qui sont en réalité causées par les trois divines Personnes. Certaines discussions entre théologiens sur le sens et la portée exacte de cette appropriation n'entrent pas dans notre sujet. 2) Pour pouvoir parler de docilité au Saint-Esprit, il faut présupposer l'existence d'un enseignement habituel donné par Dieu à l'âme docile. La théologie catholique affirme l'existence de cet enseignement sous la forme d'illuminations et de motions de la grâce : « Ce sont ces illuminations et motions de la grâce venant aider notre intelligence et notre volonté que l'on désigne communément sous le nom d'inspirations du Saint-Esprit » (J. de Guibert, Leçons de théologie spirituelle, Toulouse, 1943, p. 256). 3) Lorsqu'on parle de docilité au Saint-Esprit, il est plus difficile qu'ailleurs de séparer les deux sens du mot docilité décelés plus haut, selon qu'il s'agit d'un enseignement théorique ou d'un enseignement pratique : l'enseignement que Dieu nous donne n'a jamais un but purement spéculatif et tend toujours à un effet d'amour ; c'est ce qu'enseigne saint Thomas dans une admirable réponse concernant les missions invisibles du Verbe et de l'Esprit Saint par la grâce. La grâce rend l'âme conforme à Dieu. Aussi, pour qu'il y ait mission d'une Personne divine à l'âme par la grâce, il faut que l'âme soit conformée ou assimilée à cette Personne par quelque don de la grâce. Or le...

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