— Originaire de la Prusse orientale, Dominique entra en 1409 à la chartreuse de Trèves après un séjour à l'université de Gracovie et plusieurs années de vie errante et dissolue. De 1415 à 1421 il fut vicaire de la nouvelle fondation de Sierk près de Trèves. Entre 1426 et 1439 il résida deux ans à la chartreuse de Mayence. 1540 Chaque fois il exerça les fonctions de maître des novices. De 1440 à 1455 environ il fut vicaire de Trèves où il mourut en 1460. De 1419 à 1439 plusieurs infirmités graves, surtout un violent mal de tête, le réduisirent à l'état d'invalide ; il ne guérit qu'imparfaitement. De 1414 à 1424 il subit une forte tentation de désespoir. Songes et visions furent très fréquents, surtout avant 1439 ; les démons y jouaient un grand rôle. Il eut des relations spirituelles intimes avec plusieurs personnages de marque. Son ouvrage principal, le Liber experientiae, est composé de 43 narrationes, rédigées en 1439-1440, et de 38 collationes, rédigées en 1451-1452, avec une série d'additions datant de 1454 à 1458. Sauf les 5 premières narrationes, qui conduisent le récit jusqu'au premier mois du noviciat, ce n'est pas tant une autobiographie qu'un traité sur le sort des âmes après la mort et sur les principes de la vie religieuse, avec de nombreux exemples pris surtout dans les expériences spirituelles de Dominique lui-même. Il cite le plus fréquemment saint Grégoire, saint Bernard, sainte Mechtilde, et plusieurs autres saintes mystiques. On trouvera quelques extraits dans C. Le Couteulx, Annales ordinis cartusiensis, t. 7 Montreuil, 1890, p. 422 et 552-557. Son premier ouvrage, peut-être dès 1410, fut probablement le Rosaire de Marie ou plutôt sa méthode spéciale de réciter les 50 Ave en ajoutant à chaque invocation une petite sentence rappelant un des mystères de la vie du Christ et de sa Mère. Ce formulaire eut un grand succès. Texte légèrement retouché dans D.-M. Tappert, Der H. Bruno, Luxembourg, 1872, p. 482. Le Rosaire faisait partie d'un groupe de cinq dévotions mariales propagées par Dominique : le pallium, série de rimes sur la protection que le chrétien trouve sous le manteau de Marie ; la corona, description allégorique de 77 pierres précieuses représentant...

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