— Antoine Tardy naquit à Nevers le 4 août 1616. Nature d'exception et belle intelligence, à l'âge de 16 ans il entra au Carmel malgré ses parents ; une requête et un arrêt du Parlement l'en firent sortir. Resté ferme dans sa décision, il put bientôt réaliser son désir. Le 12 juin 1633 il prit l'habit à Paris, en grande ferveur. Ses voeux prononcés, on l'envoya étudier au collège des Missions à Rome. Professeur de philosophie à Malte, il est élu prieur en 1653. Rappelé à Rome, on le nomme professeur de théologie et il est chargé de plusieurs missions de confiance. En 1655 Dominique est élu définiteur général et en 1659 préposé général. Il entreprit de visiter tous les couvents de l'ordre situés hors d'Italie ; il parcourut l'Allemagne, la Pologne, la Flandre et la France. Il montra son amour de l'observance, son zèle pour la conservation de l'esprit de la réforme thérésienne et sa prudence à maintenir la paix et l'union. En 1662 il est, par indult pontifical, réélu général (Ephemerides carmeliticae, t. 2, 1948, p. 363, 375-376) : il s'emploie à rétablir un séminaire pour les religieux destinés aux missions. Cher à Alexandre VIII, très apprécié de Clément X qui fit de lui un qualificateur du Saint-Office, célèbre autant par sa piété que par son érudition, il mourut à Rome le 7 avril 1687. Il publia un petit ouvrage de controverse sur le jubilé et les indulgences : Tractatus polemicus de anno jubilaei (1650) et, à Rome également, de 1666 à 1676, une Bibliotheca theologica en 7 volumes, qui forme un exposé dogmatique très complet. De la Bibliotheca theologica de Dominique de la Trinité nous intéresse le tome 7e qui traite de la mystique : de sacra doctrina, quatenus dirigendo vel provocando affectum in Deum, dicitur mystica (Rome, 1676, p. 179-874, petit in-folio à 2 colonnes). Les trois états de la vie spirituelle sont compris dans la mystique, puisqu'ils sont trois degrés de charité ou trois de ses principaux effets (section 1, ch. 4, p. 188). La mystique est alors définie notitia supernaturalis ac sapida Dei divinorumque (p. 189), ou encore quaedam in hac vita participatio caelestis beatitudinis magis vel minus perfecta (p. 190), participation qui peut être acquise ou infuse....

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