— Il a paru utile de rechercher les différentes acceptions de domus Dei dans l'Écriture et la tradition chrétienne. Elles aideront à mieux situer nombre de notions spirituelles importantes qui seront étudiées par la suite dans le Dictionnaire, telles que l'Église, la grâce et l'habitation de Dieu en l'âme, la présence de Dieu. 1. Domus Dei dans l'ancien Testament et dans le judaïsme avant le Christ. — 2. Dans le nouveau Testament. — 3. Dans la patristique jusqu'au début du moyen âge. — 4. Dans la liturgie de la Dédicace.

1. Dans l'ancien Testament.

— D'un bout à l'autre de l'ancien Testament, « maison de Dieu » désigne un lieu de culte, ordinairement le temple de Jérusalem, très rarement la Palestine (Osée 8, 1 ; 9, 8 et 15 ; Jér. 12, 7 ; Zach. 9, 8), une seule fois l'univers (Baruch 3, 24). Autour de cette expression, nous voyons poindre le souci de ne pas matérialiser la Présence divine, dont le temple n'est que le signe et le gage : Dieu habite au milieu de son peuple, grâce au lieu saint qui est comme l'escabeau de ses pieds ; mais il habite aussi avec ses fidèles en exil, il est proche des pauvres et des humbles, sans qu'il soit jamais dit explicitement que le peuple d'Israël ou le coeur humble et contrit soit la « maison de Dieu ». Sans aboutir encore à cette formule précise, le mouvement de spiritualisation, amorcé dans l'ancien Testament, s'affirme et s'amplifie dans la littérature non-biblique du judaïsme immédiatement antérieur à l'ère chrétienne, et cela dans les milieux messianistes en marge du judaïsme officiel.

1° Rappelons les textes caractéristiques de l'ancien Testament.

— 1) Genèse 28, 16-22. Le songe de Jacob fournit un texte fondamental. Jacob voit en songe une échelle allant de la terre au ciel, « et des anges d'Elohim y montaient et descendaient » (28, 12). « Il eut peur et dit : Que ce lieu est redoutable ! Ce n'est rien de moins qu'une maison de Dieu (beith Elohim ; οἶϰος Θεοῦ ;...

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