Auteur : Baudouin de GAIFFIER.
 
Tome 3 - Colonne 1672
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Titre de l'article : DOUCELINE (sainte), vers 1214-1274.
Début de l'article :
— Douceline naquit à Digne vers 1214 et mourut à Marseille le 1er septembre 1274. Fille de Bérenger de Digne et de Huguette, originaire de Barjols, elle était la soeur du bienheureux Hugues de Digne qui, parmi les premières recrues de l'ordre franciscain en France, est une des plus célèbres. Très attaché aux doctrines de Joachim de Flore, il exerça jusqu'à sa mort, survenue en 1255 ou 1256, une influence considérable sur Douceline. Celle-ci fonda à Hyères sur les bords du Roubaud, — d'où le nom de Dames de Roubaud —, un premier établissement de béguines ; ensuite un second à Marseille, peut-être un troisième à Aix. La vie de Douceline a été écrite en provençal par une de ses disciples Philippine de Porcellet. Une rédaction primitive, composée vers 1297, a été complétée aux environs de 1315 ; elle est conservée dans un unique manuscrit (Paris, bibliothèque nationale, fr. 13503 ; cf Cl. Brunel, Bibliographie des manuscrits littéraires en ancien provençal, Paris, 1935, n. 184). Cette biographie, tant par l'abondance de détails concernant divers personnages, comme Charles d'Anjou, frère de saint Louis, que par la description simple et colorée de la vie de la sainte, constitue un témoignage important pour l'histoire religieuse du 13e siècle. Les événements extraordinaires y tiennent une place considérable. L'auteur relate longuement les extases de Douceline, insistant principalement sur les phénomènes somatiques : lévitation, insensibilité, rigidité des membres, immobilité. Même insistance dans la Chronique de Salimbene : Hec [Douceline] a Deo obtinuit gratiam specialem, ut in extasim raperetur, sicut fratres Minores viderunt mille vicibus in ecclesia sua, et si elevabant ei brachium, ita elevatum tenebat illud a mane usque ad vesperam, eo quod in Deum totaliter esset absorta. Holder-Egger se contente d'annoter 1673 ce passage par ces quelques mots : « Immo misera illa fuit hypnotica, ut apparet » ; sans être aussi radical, on regrette que la biographe de la fondatrice ait été si prodigue de descriptions extatiques ; on l'eût voulue plus soucieuse de mettre en relief les vertus morales. Quelques traits laissent aussi apparaître un caractère porté à certains extrêmes (c. 6). Étudiée...

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