— Frère du jurisconsulte Jean Doujat, François connut l'épreuve d'une longue et peut-être injuste incarcération, puis retrouva le titre de « conseiller du roi et maître ordinaire de son hôtel » ; sans doute doit-il à son expérience douloureuse l'accent de sincérité et le ton grave de ses ouvrages, ainsi que la culture étendue dont témoignent ses citations. En 1669, il traduit et paraphrase Le Trésor caché découvert dans le champ du Seigneur, de W. Anthony Batt o s b, † 1651, paru en latin à Paris en 1641 : recueil de prières et de méditations sur tout sujet. En 1670 (Paris), son oeuvre la plus originale, Les sentiments du chrétien dans la captivité, propose aux prisonniers la méditation cordiale des mystères de la Passion et l'exemple « des plus illustres persécutés » de l'ancien et du nouveau Testament. En 1678 (Paris), Les soupirs et regrets de l'âme affligée par les sentiments de la pénitence, tirés de la sainte Écriture et des Pères de l'Église, parfois présentés sous le titre De la pénitence ou de la conversion du pécheur et des exercices qu'il faut faire pour l'accomplir. En 1683, les Pensées morales et réflexions chrétiennes et politiques tirées des Pères de l'Église et des plus célèbres auteurs (rééd. 1694, 1696, 1708) : sentences recueillies de lectures très variées, philosophie quelque peu désabusée, où le christianisme n'apporte guère plus que les sages de l'antiquité. L'Entretien de Dieu avec l'homme sur le moyen de mourir heureusement, Paris, 1683 (1694, 1695, 1700, 1708, 1725), dialogue assez direct entre le Christ et l'homme, insiste sur la nécessité du détachement et de la bienfaisance, avec un choix de sentences et d'exemples sur le thème de la préparation à la mort. Doujat publia enfin un Entretien de Jésus-Christ avec l'homme sur les moyens de l'imiter en sa Passion (Paris, 1685).
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