Auteur : Hugh KELLY.
 
Tome 3 - Colonne 1702
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Titre de l'article : DOYLE (WILLIAM), jésuite irlandais, 1873-1917.
Début de l'article :
— William Doyle est né à Melrose, près de Dublin en 1873. Il fut élève au collège anglais de Ratcliffe. Il entra en 1891 dans la province irlandaise de la compagnie de Jésus et fut ordonné prêtre en 1907, après avoir suivi le cours habituel des années de formation. Durant sept ou huit ans il donna de nombreuses retraites et missions populaires. Son zèle et son évidente sainteté lui valurent alors un succès extraordinaire. En 1916 il s'offrit comme aumônier volontaire dans l'armée britannique en France. Son intrépidité et son dévouement au milieu de dangers et de difficultés extrêmes lui gagnèrent l'admiration et jusqu'à la vénération de ceux qui le rencontraient. Il fut tué en août 1917 à la bataille d'Ypres. Il avait demandé qu'on détruisît ses notes spirituelles. Pour de légitimes raisons sa volonté ne fut pas respectée. Ainsi ont été préservés les matériaux qui allaient servir à écrire une des plus remarquables biographies spirituelles d'aujourd'hui. Quelques traits de sa spiritualité ont été largement discutés et ont attiré des critiques. Une grande partie de son journal est constituée par la mention détaillée de la guerre sans merci qu'il faisait à son corps, à ses appétits, à sa gourmandise puérile, à son amour du confort. La plupart des sacrifices qu'il mentionne ont en eux-mêmes peu d'importance, mais leur continuité et leur nombre constituent une vie de pénitence impressionnante. Il rapporte, en outre, d'autres mortifications plus sévères : comment il portait le cilice, se donnait la discipline jusqu'au sang avec des lames de rasoir, restait, sur les dalles, prosterné durant des heures devant le Saint-Sacrement, se plongeait jusqu'au cou dans l'eau glacée durant l'hiver en pleine nuit, se roulait nu dans un lit d'orties. Cette guerre continuelle à son corps ne se relâcha presque jamais, même dans les tranchées. — Ces actes héroïques furent pour les catholiques un immense objet d'édification, mais pour beaucoup de non-catholiques un objet de scandale ; ils furent interprétés comme un manque de mesure et comme la marque d'une perversion spirituelle. Cette haine de soi-même apparaissait malsaine et inspirée par l'amour de la souffrance pour elle-même. Or Doyle avait un tempérament parfaitement équilibré et sain ; il n'y avait pas en lui la moindre...

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