— Né à Sedan le 10 juillet 1595, Charles Drelincourt, après avoir achevé le cours de ses études littéraires, philosophiques et théologiques, dans sa ville natale et à Saumur, devint pasteur à Langres, sans y réussir à fonder une église. Il desservit, à partir de 1620, l'église de Charenton, près Paris, où il exerça son ministère jusqu'à sa mort (3 novembre 1669). En dehors de ses nombreux ouvrages de controverse, en particulier avec Jean-Pierre Camus, évêque de Belley, qu'il ne nous appartient pas d'apprécier ici, Drelincourt publia plusieurs ouvrages de piété, notamment : Les consolations de l'âme fidèle contre les frayeurs de la mort (Charenton, 1651 ; on en connaît une quarantaine d'éditions) et Les visites charitables ou les consolations chrétiennes pour toute sorte de personnes affligées (Paris et Genève, 5 vol., 1666-1669) ; ces Visites, sous forme de dialogues fictifs, donnent « la substance des expériences pastorales… et de la cure d'âme exercée pendant plus de quarante ans » par Drelincourt (J.-D. Benoît, p. 16, 190 ; cf DS, t. 3, col. 1203) ; elles comprennent les visites de consolation, la confession « médicinale », l'absolution sous forme déprécative, la communion spirituelle, etc. Ces deux ouvrages connurent une grande diffusion et leur influence fut considérable chez les protestants. On peut rappeler encore quelques autres publications, d'où la controverse n'est pas absente, tel que De la persévérance des saints ou de la fermeté de l'amour de Dieu (Charenton, 1625), et de nombreux sermons, édités à des dates diverses, et qui ne semblent pas avoir été tous rassemblés (Recueil de sermons sur divers passages de l'Écriture, Genève, 1664, 3 vol.). Les deux fils aînés de Drelincourt suivirent la carrière paternelle : Laurent (1626-1680) fut pasteur à La Rochelle et à Niort ; il est connu par ses Sermons et surtout par ses Sonnets chrétiens (Genève, 1670 ; Paris, 1948) ; Henri fut pasteur à Gien et à Fontainebleau. P. Bayle, Dictionnaire historique et critique, t. 2, 3e éd., Rotterdam, 1720, p. 1019-1021 ; c'est la meilleure source ; Bayle utilise une Vie manuscrite de Drelincourt. — E. Haag,

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