Auteur : Louis BERGERON.
 
Tome 3 - Colonne 1719
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Titre de l'article : DROGON, bénédictin et cardinal, † 1138.
Début de l'article :
— Les auteurs ne sont pas d'accord sur la patrie de Drogon. On sait qu'il se fit moine à Saint-Nicaise de Reims, dont il fut prieur sous l'abbé Joramne. Poussé par le désir d'une plus naute perfection, il se rendit à l'abbaye cistercienne de Pontigny. La réclamation de son abbé auprès de saint Bernard est connue par la réponse de celui-ci, qui assure avoir écrit à l'abbé de Pontigny à ce sujet. Joramne alors s'adressa à l'archevêque de Reims, tandis que Bernard mandait à Drogon de tenir ferme et à l'abbé de Pontigny de ne pas le laisser partir. Drogon cependant rentra à Saint-Nicaise (sur ce différend voir Bernard de Clairvaux, coll. Commission 1720 d'histoire de l'ordre de Cîteaux, Paris, 1953, p. 170-171). Les moniales de Saint-Jean de Laon d'autre part ayant dû, à cause de leurs désordres, faire place en 1128 aux bénédictins, Drogon, prieur claustral de Saint-Nicaise, — le même, semble-t-il, que le fugitif de Pontigny, dit Mabillon, PL 182, 137 note —, fut mis à la tête de la nouvelle communauté qu'il gouverna jusqu'en 1136. Innocent II le nomma alors évêque d'Ostie et cardinal. Drogon mourut le 19 décembre 1138. On a de Drogon quatre petits écrits spirituels, dont les auteurs de l'Histoire littéraire de la France (t. 11, p. 701) disent : « Les écrits qui portent le nom de ce prélat répondent mieux aux éloges que les anciens ont fait de sa piété, qu'à l'idée avantageuse qu'ils nous ont donnée de son esprit ». 1) Le Sermo de Sacramento Dominicae Passionis est une explication allégorique de toutes les circonstances de la Passion sous forme de sermon. On en critique la composition qui manque d'ordre, les pensées qui manquent de justesse souvent, et le défaut de solidité des raisonnements. Cet écrit, paru pour la première fois en 1547 à Paris, est le premier livre qui soit sorti des presses de Nicolas le Riche. 2) Dans le De creatione et redemptione primi hominis, Drogon a eu pour dessein d'exciter à la reconnaissance pour les grâces reçues de Dieu par l'Incarnation de son Fils, rétablissant l'homme dans la possession des biens perdus par sa désobéissance. L'auteur ne cite qu'une fois saint Augustin, mais celui-ci ne lui en a pas moins fourni la plupart de ses pensées. Cet...

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