— Originaire de Normandie, né vers la fin du 16e siècle, Jacques du Bosc commença par écrire des ouvrages de dévotion, dont le plus célèbre est L'honnête femme victorieuse des passions (Paris, 1632 ; nombreuses rééd. ; cf aussi Les femmes héroïques, Paris, 1645). En 1643, il publia Le philosophe indifférent (Paris, 2 vol.), où il exposa sa méthode de recherches, méthode qui par certains points annonce celle de Pascal. Ensuite il se consacra à la lutte contre Port-Royal et prit part à toutes les controverses depuis La fréquente communion jusqu'au formulaire en passant par les cinq propositions. On ignore la date de sa mort. Dans L'honnête femme, il a pour but de montrer qu'une dame peut tout ensemble être dans la grâce de Dieu et dans l'approbation du monde, que les vertus chrétiennes n'empêchent point de plaire dans la conversation et qu'à les bien considérer dans leur pureté il n'est pas seulement bienséant mais tout à fait nécessaire de les pratiquer pour agréer aux honnêtes gens et pour s'acquérir « l'honnêteté ». Il se rattache donc à François de Sales dont il se réclame plus d'une fois ; il en diffère en ce qu'il est moins méthodique (on ne trouve pas chez lui de méthode d'oraison), et qu'il se plaît à dénoncer les vices plus qu'à enseigner la pratique des vertus, enfin en ce qu'il a recours beaucoup plus souvent à l'antiquité païenne, qu'il évoque parfois assez dangereusement. De sa lutte contre le jansénisme nous ne voulons retenir que sa position en ce qui concerne la communion fréquente. Il part encore de François de Sales qui « ne loue ni ne vitupère » la communion quotidienne et qui « suade » celle du dimanche, « pourvu que l'esprit soit sans affection de pécher », mais il l'élargit singulièrement comme en font foi les titres de ses chapitres : Qu'il faut recevoir souvent ce saint Sacrement pour apprendre à le mieux recevoir selon la doctrine de Monieur des Sales ; Selon la doctrine expresse de Monsieur de Sales on doit communier souvent pour mieux communier ; Si Monsieur de Sales nous exhorte à ne pas négliger les péchés véniels, aussi dit-il que la Communion les efface et sert de préparation...

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