— Louis Forget, d'une ancienne famille tourangelle, est né à Tours en 1578. Sieur de Beauregard, conseiller et aumônier du roi, il est préchantre en 1615, puis, en 1620, chanoine et chancelier de l'église de Tours, sous les épiscopats de Bertrand d'Eschaux et de Victor Le Bouthillier. Défenseur zélé de ses prérogatives, il meurt en avril 1658. Louis Forget publia plusieurs ouvrages, dont le dernier seul nous retiendra : Les hautes pratiques des saints, un Traité de la miséricorde de Dieu ; à Tours, en 1645, Le Monarque sainct et glorieux ou les vertus et les triomphes de sainct Louis, ouvrage dédié à Anne d'Autriche, et, en 1650, à Paris, les Exercices spirituels pour les âmes dévotes à se tenir actuellement en la présence de Jésus-Christ et à practiquer ses conseils, livre de méditations, précédé d'un court avertissement et dédié à Victor Le Bouthillier † 1670, archevêque de Tours. Ces Exercices sont destinés aux personnes qui « demeurent fermes dans l'actuelle présence de Dieu, s'entretiennent paisiblement avec lui, produisent facilement et fréquemment les actes d'amour et de joye, et lui adressent souvent leurs louanges et leurs remerciements ». A partir des textes et des scènes de l'Évangile, ces méditations ont pour but de favoriser la présence habituelle et actuelle de Dieu, « pour obtenir l'habitude des conseils évangéliques.., la grâce de s'unir à Dieu par un parfaict amour ». 696 Forget distingue la présence de Dieu, « procurée par le souvenir, que l'on s'excite d'avoir souvent, que Dieu est partout et que l'on est continuellement avec luy », et la présence passive que « Dieu donne à de bonnes âmes sans qu'elles ayent fait aucun effort à s'y mettre » (avertissement). Pour se tenir dans la présence active de Dieu, on peut, en tout lieu, « se représenter » Jésus-Christ présent. « Il est vray que l'on ne sort pas si absolument de sa présence quand on s'employe aux oeuvres qui demandent l'entière attention de l'esprit, que l'on ne continue d'y estre en quelque sorte si on les consacre à sa gloire et si on imite par elles-mêmes son humilité, sa bonté, sa sagesse et ses autres vertus» (p. 18-19). Grâce à ses...

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