— Par sa naissance Anne du Jardin s'apparentait aux grandes familles de France, puisque son père fut secrétaire de Charles IX et de Henri III, et que par sa mère elle fut parente d'Antoine Molé, président au Parlement et de Denis de Marquemont, archevêque de Lyon. Née à Paris en 1586, elle y fit profession chez les capucines le 30 mai 1608, entre les mains d'Ange de Joyeuse ; maîtresse des novices et abbesse, elle fut d'abord demandée par son cousin Marquemont pour la fondation de Lyon ; elle se récusa par humilité. Quelques années plus tard sur la demande du cardinal F. Barberini et sur l'ordre du provincial de Paris, elle fut nommée pour la fondation de Marseille, monastère dont par trois fois elle fut élue abbesse ; là elle fut célèbre par ses extases et ses ravissements ; elle y mourut le 14 janvier 1652 ; elle opéra des miracles après sa mort. Elle a laissé des manuscrits, dont très peu sont parvenus jusqu'à nous, par l'intermédiaire de ses biographes ; notons un Alphabet de la Passion, des exhortations aux novices sur les voeux de religion, l'exercice de la présence de Dieu et la célébration des solennités liturgiques ; le tout se réduit à quelques pages ; on a d'elle aussi un acte de donation à Notre-Seigneur, daté du 30 mai 1608, et une courte méditation sur l'indifférence chrétienne. Malgré ces maigres renseignements, on peut dire de Bonne de Paris, qu'elle prit une grande part à la conquête qu'a si brillamment contée H. Bremond.
Marcel de Riez, La vie de la Révérende Mère Bonne de Paris, religieuse capucine professe du monastère de Paris et une des fondatrices du monastère de Marseille, Marseille, 1675. — La vie de la Mère Bonne de Paris, dans La vie des premières religieuses capucines du monastère de Marseille, Marseille, 1754, p. 75-127.
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