— Pierre Dumas vivait en l'abbaye de Haute-Rive (Alta Ripa) aux abords de la Sarine en Suisse (canton de Fribourg), au temps où l'abbé Guillaume Moënnat † 1640 venait de susciter un mouvement de ferveur religieuse et d'application aux études spirituelles ; il semble qu'il fut parmi les jeunes profès que, suivant l'initiative de Moënnat, Haute-Rive continuait à envoyer étudier la théologie chez les cisterciens de Salem, près du lac de Constance, dont l'enseignement était réputé. Le chapitre septième de la Règle de saint Benoît, où sont exposés les douze degrés ou dispositions fondamentales de l'âme vraiment humble, est regardé comme l'expression achevée de la spiritualité bénédictine ; il a été l'objet de nombreux commentaires. L'originalité de celui de Dumas : Viridarium humilitatis, juxta ejusdem virtutis XII gradus a S. P. Benedicto in Regula sua Monastica expressos, in XII menses anni... et in singulos totius anni dies consitum multigenis sententiis... quas ex S. P. Bernardi operibus studiose excerpsit et conseruit P. Petrus Dumas (Fribourg, Suisse, 1685, 565 pages ; Salmansweiler, 1714, 722 pages), c'est d'être entièrement composé avec des textes de saint Bernard, que l'auteur appelle « le fils spirituel le plus accompli de saint Benoît et le commentateur le plus autorisé de l'humilité bénédictine ». Il groupe 1171 textes du saint, tirés de ses traités, sermons et lettres ; selon les douze degrés de l'humilité les textes sont répartis sur les douze mois de l'année, offrant pour chaque jour 3, 4, 5, 6 ou 7 courts exposés de doctrine ou élans de prière. Bernard donne ainsi chaque jour un enseignement riche et vivant de tous les aspects de l'humilité. Voir A. M. Albareda, Bibliografia de la Regla benedictina, Montserrat, 1933, p. 31.

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