— On sait peu de chose sur la vie de John Duncon, qui mourut avant la Restauration de 1660. Il appartenait à un groupe de trois frères, tous trois membres du clergé anglican, tous trois disciples de Hooker et de Laud, les protagonistes de la Via media. L'un d'eux, Éléazar † 1660, s'était fait connaître par une thèse ritualiste sur le salut à l'autel, De adoratione Dei versus altare. Il avait été l'aumônier de l'évêque Neile, auteur présumé d'un ouvrage de dévotion très anglican de ton et hostile au puritanisme, L'entier devoir de l'homme (The whole duty of man). Son frère Edmund † 1673 n'était pas puritain, bien qu'on ait tiré argument, pour le considérer comme tel, d'une lettre de lui au presbytérien John Ellis (British Museum, add. ms 28.950, f. 24), dont le contenu mène à une conclusion toute contraire. Il était évidemment en relations intimes avec le poète mystique anglican George Herbert † 1633, et avec Nicholas Ferrar, fondateur et chef du « monastère arminien » de Little Gidding, qui l'envoya auprès de Herbert mourant. Celui-ci lui remit le manuscrit de son Temple et aussi, semble-t-il, de son Prêtre du Temple (A Priest to the Temple), qu'il fit publier par la suite, 1652 (Works of George Herbert, éd. F. E. Hutchinson, Oxford, 1941, p. 556). Nous trouvons donc, autour du troisième frère John, tous les éléments, — interprétation catholique des formulaires protestants, ouvrages mystiques, vie monastique —, qui expliquent son action auprès de Lady Letice Falkland † 1647, chez laquelle il se retira à Great Tew, après avoir été, au moment de la guerre civile, expulsé par les presbytériens de sa cure située dans le comté d'Essex. Il devint le directeur spirituel de la grande dame, et publia plus tard le récit de cette direction : The returnes of spirituall comfort and grief in a devout soul (Londres, 1648, 1649, 2 éditions en 1653). L'ouvrage comporte la biographie spirituelle de la dirigée, qui est suivie des lettres échangées, quelque peu retouchées d'ailleurs. Cette correspondance expose les...

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