Auteur : André RAYEZ.
Tome 3 - Colonne 1843
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Titre de l'article : DU SAULT (NICOLAS), jésuite français, 1600-1655.
Début de l'article :
— Né à Saintes en 1600 d'une famille considérable de robe et d'Église, Nicolas du Sault entra dans la compagnie de Jésus en 1617. Il enseigna les humanités, la philosophie et la théologie morale, puis fut nommé supérieur des collèges de Saintes (1641-1644) et de Limoges (1647-1650). Il mourut à Bordeaux le 12 mai 1655. Il fut un directeur spirituel renommé, à Saintes comme à Limoges, notamment auprès des communautés féminines. Son traité de La confiance en Dieuest en grande partie le fruit des conseils qu'il donna à Marie de Pétiot † 1669, fondatrice des soeurs hospitalières de Saint-Alexis. Il dirigea également Aimée de Jésus (Antoinette de la Pomélie), ursuline, morte en 1666. Il connut fort bien Jean-Joseph Surin, qui était en relations épistolaires avec Étienne du Sault, son frère. Nicolas du Sault publia en deux in-4° (850 et 682 p. sans compter les tables) ses
Œuvres spirituelles(Paris, 1651). Nous les détaillerons en suivant cette édition, quitte à rappeler les autres éditions. 1.
Addresse pour chercher Dieu par les voyes naturelles et surnaturelles. Où l'âme est insensiblement disposée aux plus hautes fonctions de la vie spirituelle(t. 1, p. 1-330). L'ouvrage est à la fois apologétique et spirituel. C'est une réfutation de la doctrine des « libertins » à l'aide des philosophes, de la raison naturelle et des Écritures. A l'encontre de Sénèque, l'auteur établit la « vanité de la vertu païenne » (p. 80) ; « nous ne devons pas chercher notre béatitude dans la fonction d'aucune vertu morale » ; elle ne nous donne pas « les moyens de nous unir à Dieu » (p. 84). L'homme monte à Dieu par les créatures ; cependant, « il faut aller droit à Dieu sans perdre plus de temps après les créatures » (p. 124). Bien plus, « l'adresse qu'il faut tenir pour chercher Dieu et pour entrer en son Royaume est toute à l'intérieur... Il n'est donc pas question d'escheler les nues »... (p. 157), mais bien de « s'élever de plus en plus du fonds de la nature... à la haute perfection » (p. 219). Du Sault propose quatre voies essentielles : le renoncement à soi-même, l'oraison, l'imitation de la vie et des vertus de Notre-Seigneur, l'union et déification ou la charité parfaite. Il vaudrait la peine...
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