Auteur : L. GOUGAUD, O. S. B.
 
Tome 1 - Colonne 1203
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Titre de l'article : BAISER.
Début de l'article :
— Le baiser donné à certaines personnes ou à des objets sacrés peut être un acte de culte ou de dévotion (baiser de paix à la messe ; baisement de reliques, de l'autel, du seuil de l'église, d'objets bénits, d'images pieuses, des pieds au mandatum ; baisemains liturgiques ; baisers d'étiquette ecclésiastique : main du prêtre, anneau des prélats, adoratio papale, etc). Dans le présent article, il est uniquement question du baiser ayant une signification ascétique, envisagé comme acte de mortification, de pénitence ou d'humiliation à cause de ce que présente de répugnant pour la nature, soit la personne (par exemple un lépreux), soit la chose à laquelle il est donné. L'usage de baiser la terre est bien antérieur au christianisme comme acte religieux (G. Appel, De Romanorum precationibus, Giessen, 1909, p. 199 ; F. Heiler, Das Gebet, München, 1921, p. 172 ; F. J. Dölger, Der Kuss der Kirchenschwelle, dans Antike und Christentum, II, 1930, p. 156-158). Comme acte ascétique, il a été habituellement pratiqué, au moyen âge, et dans les siècles postérieurs, par d'innombrables chrétiens. Il est généralement associé à la prière accompagnée de génuflexions et de prostrations multipliées (Per venias centum verrunt barbis pavimentum ; ad an. 1106, Chronicon Laureshamense : MGH., Script., XXI, 432 ; Vita Ayberti, I, 4 : AS., Apr. I, 671 ; Surius, Vita Henrici Susonis, XVIII, 36 : AS., Jan., III, 276 ; Vita Mariae de Malliaco, IV, 28 : AS., Mart., III, 740). A force d'appuyer violemment son visage sur le sol pour baiser la terre, saint Étienne de Muret († 1124) se déforma le nez (Vita Stephani Grandim., 21 : PL., t. 204, col. 1018). Au cours d'un pèlerinage en Terre Sainte, l'ermite Godric († 1170) imprima avec amour ses lèvres sur la terre foulée par les pas du Sauveur et sur le Saint-Sépulcre (Réginald, Libellus de vita S. Godrici, éd. J. Stevenson, 1847, XIV, 40, p. 55). « Se reconnaissant poussière et cendre, sainte Hedwige, duchesse de Silésie († 1243), baisait avec confiance la poussière, ne doutant pas que la récompense du Bien-Aimé serait le baiser de paix...

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