1
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Vie. —
2.
Écrits. —
3.
La doctrine ; ses sources, son influence.
— Βαρσανούϕιος, un saint dont la fête se célèbre dans les églises orientales le 6 février, d'après le martyrologe romain le 11 avril, n'est guère connu chez nous comme écrivain spirituel. Il a joué cependant dans l'histoire de la spiritualité un rôle considérable. Double raison pour en parler ici un peu longuement. Malgré les allures syriaques de son nom, Barsanuphe est égyptien, et sa langue maternelle est le copte. C'est cependant du grec qu'il se servait dans sa correspondance. Nous ignorons les dates de sa naissance et de sa mort ; celle-ci vers 540, dans un âge avancé. Nous ne sommes pas renseignés non plus sur sa jeunesse ; dès qu'il nous apparaît, il est reclus au monastère fondé par Séridos, au sud de Gaza. On l'appelle « le grand vieillard », ὁ μέγας γέρων. Il pousse si loin la passion de la solitude, qu'il refuse opiniâtrément l'accès de sa cellule à tous les solliciteurs, ne recevant que l'higoumène à qui il dicte ses lettres, qui le sert et lui obéit héroïquement. D'aucuns en vinrent même à douter de l'existence d'un personnage que nul ne voyait jamais. Pour les détromper, Barsanuphe convoqua les frères et leur lava les pieds. Sans doute voulut-il que sa mort ne fît pas plus de bruit que sa vie ; vivant, on l'avait cru inexistant ; mort, on le crut encore vivant à la fin du VIe siècle (Evagre, Hist. Eccl., IV, 33. PG., 86b. 2764). Quant à sa pratique des vertus et de l'ascèse, ses Lettres nous en font entrevoir quelque chose : « Un jour ou deux par semaine, ou même davantage, il est tellement captif
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