Auteur : Paul ANTIN.
 
Tome 5 - Colonne 725
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Titre de l'article : FORTUNAT (saint), évêque de Poitiers, † vers 600.
Début de l'article :
— Venantius Honorais Clementianus Fortunatus naquit vers 530, près de Trévise (Vénétie). Il étudia à Aquilée et Ravenne. Guéri par l'intercession de saint Martin, il voulut venir le remercier à Tours. Notre lettré prit le chemin des écoliers, par la Germanie, et séjourna quelque temps dans Metz à la cour de Sigebert. Il a conté en vers ironiques ses déplaisirs d'homme cultivé parmi les barbares. A Poitiers, il rendit visite au tombeau de saint Hilaire, et devint l'ami de Radegonde, reine fondatrice et animatrice de l'abbaye appelée plus tard Sainte-Croix. Fortunat fut peu à peu stabilisé dans un christianisme réel et vécu par la sainte exilée de Thuringe. Il devint son secrétaire, son agens (Carmina XI, 4, 3 ; MGH, p. 259, et PL 88, 352c). Radegonde et l'abbesse Agnès récompensaient son zèle par de menues friandises ; il remerciait par des poèmes où l'on aurait tort de voir dans l'orchestration des thèmes gastronomiques autre chose qu'un jeu littéraire. Après la mort de la sainte (13 août 587), il devint évêque de Poitiers. Il mourut au début du 7 e siècle. De son oeuvre écrite, nous ne retiendrons que ses Vies de saints (des 4e-6e siècles), ses poèmes religieux et ses hymnes. On peut négliger son Expositio symboli d'après Rufin (11,1 ; MGH, p. 253-258, et PL 88, 345-351), et son Expositio orationis dominicae (10, 1 ; MGH, p. 221-229, et PL 88, 313-322), encore que ce dernier texte puisse donner lieu à des remarques intéressantes. Ainsi, p. 228, 20 ou 322a, impedimenta mundi faciunt homines miseros vient de la Visio Pauli (B. Fischer, dans Vigiliae christianae, t. 5, 1951, p. 84-87). Les Vies qui sont bien de Fortunat sont celles de Martin, Hilaire de Poitiers, Germain et Marcel de Paris, Aubin d'Angers, Paterne (Pair) d'Avranches, Seurin de Bordeaux, Radegonde ; inauthentiques celles d'Amans de Rodez, Médard de Noyon, Remi de Reims, Lubin de Chartres, Maurille d'Angers, Denys de Paris. Ces Vies, souvent écrites dans un style précieux (cf A. Loyen, Sidoine Apollinaire et l'esprit précieux en Gaule aux derniers jours de l'empire, Paris, 1943), ne...

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