— Sébastien Fouillot est né le 5 novembre 1798 à Passavant-la-Rochère, près de Vesoul (Haute-Saône), diocèse de Besançon. Après ses études au séminaire de Luxeuil, il entra le 23 octobre 1816 au noviciat des jésuites à Montrouge (Paris), où il fut reçu par Pierre-Joseph de Clorivière (DS, t. 2, col. 974-979). Ordonné prêtre en 1823 à Saint-Claude (Jura) par Antoine de Chamon, il fit sa profession solennelle le 15 août 1833. Il est supérieur de la petite maison de Dôle en 1834, mais depuis longtemps les maux de tête le font tellement souffrir qu'il écrit au P. Julien Druilhet, supérieur provincial : « Dieu m'anéantit à un point dont il n'est pas possible de se faire 742 une idée, quand on me voit aller extérieurement. Voilà plusieurs mois que je n'ai littéralement rien fait ni rien pu faire. Vous verrez que ce que j'ai toujours prédit s'accomplira, que je deviendrai le fardeau le plus inutile de la compagnie… Il faut quelque résignation pour supporter une telle destinée » (20 juin 1834).

1. Instructeur du troisième an : l'homme des Exercices.

— Le 1er novembre suivant, S. Fouillot était nommé instructeur de la troisième année de probation, et, 1843-1844 excepté, il le restera trente-quatre ans jusqu'en 1869 (Saint-Acheul, Avignon, Notre-Dame d'Ay, Notre-Dame de Liesse, Lyon, Laon), et supérieur pendant quatorze ans de l'une ou l'autre de ces maisons. Il résumait ses enseignements en ces simples mots : « Soyez les hommes des Exercices », et il écrivait un jour : « Plus je vais, plus je comprends que toute la vie de la compagnie prend sa source dans les Exercices spirituels de saint Ignace ». Cultiver le coeur plus que l'intelligence, acquérir et pratiquer l'esprit d'abnégation demandé par l'Institut de la compagnie : tel était son but. Il insistait sur cette abnégation et en donnait l'exemple avec franchise, vigueur et bonté. Son supérieur provincial, Julien Jordan, pouvait écrire en 1848 : « Le P. Instructeur est toujours l'instrument du Saint-Esprit pour briser et transformer… Le bon Père Fouillot fait à ces jeunes Pères un bien incroyable. Ceux qui ont passé par ses mains ne sont plus reconnaissables ». Jean Roothaan, supérieur général, avait...

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