— Né en 1604 dans le Barrois, entré en 1623 chez les Trinitaires, puis passé en 1628 à la Réforme des Trinitaires déchaussés dont il fut procureur, provincial, mais surtout maître de vie spirituelle. Il mourut à Paris, le 25 janvier 1659. Il aurait composé plusieurs écrits de mystique qui se sont perdus ; mais on en retrouverait, au moins en partie, la doctrine dans un livre intitulé Le paradis intérieur du Coeur de l'homme chrétien… par un serviteur de Dieu, imprimé à Caen, 1674. L'Achevé d'imprimer donne comme « autheur (le) P. Gabriel Le Febure, Procureur de Captifs » ; mais celui-ci reconnaît dans la préface que le P. Berger lui en fournit la substance « dans les écrits contenant les exercices et Entretiens du Coeur de l'homme chrétien qu'il a laissés après sa mort », après les avoir pratiqués lui-même « plus de 45 ans », prêchés et propagés avec grand succès. Le P. Berger serait ainsi un des premiers propagandistes de l'« oraison cordiale », avec Aumont et Bail (voir plus haut, c. 1136, 1193, et Bremond, Hist. litt. du sent. relig., t. VII, p. 320 ss). Elle s'inspire surtout de la mystique de l'introversion. Le livre distingue 3 degrés : le 1er actif, mais faisant exclusivement du « coeur », ou du fond de l'âme le « lieu » des exercices spirituels et de l'union à Dieu, avec des pauses d'attente des inspirations divines (p. 122) ; le 2e, actif et passif, et le 3e, pour les parfaits, exclusivement passif. Peut-être y a-t-il là malgré les réserves assez nettes, un excès de « passiveté ». L'ouvrage est intéressant, mais assez confus, sans doute à cause de la dualité d'auteurs. Il emprunte presque textuellement à saint François de Sales sa théorie de l'oraison dans les premiers chapitres de livre VI de l'Amour de Dieu (éd. d'Annecy, p. 303… ; cf. Le Paradis, p. 151 ss), et d'autres passages ; il s'inspire de saint Jean de la Croix pour la description des « vices spirituels » (p. 202 ss), et la doctrine du détachement. On y retrouve les idées et les expressions familières aux mystiques de cette époque sur l'anéantissement, la vie suréminente, etc. Antonio de la Asuncion, Diccionario… t. II, p. 507. —...

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