Auteur : Jacques LE BRUN.
Tome 5 - Colonne 747
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Titre de l'article : FOURNET (CLAUDE-JOSEPH), dominicain, 1646-1689.
Début de l'article :
— Né en 1646 à Decize, en Nivernais, Claude-Joseph Fournet étudie chez les jésuites de Nevers et se sent attiré à la fois par la doctrine de saint Thomas et par la vie contemplative des chartreux. Il fait profession chez les dominicains à Moulins et en 1666 est envoyé à Paris : licence brillante, ordination en 1671, enseignement au couvent de Saint-Jacques, où il devient maître des novices. En 1681, on le renvoie au couvent de Moulins, où il meurt dans la retraite en 1689.
De ses oeuvres (Maximes spirituelles, Pratiques de dévotion, Commentaire des Psaumes, Lettres spirituelles),
La Vie, les Maximes, les Exercices de piété et quelques lettres spirituelles du R. P. Claude Joseph Fournet.., Moulins, 1703. Ce choix est partiel (à peine 200 p. in-12) et infidèle : la doctrine de Fournet dont les tendances mystiques paraissaient inactuelles en 1703 semble avoir été volontairement affaiblie. Il subsiste un robuste ascétisme de tradition dominicaine, une lutte constante contre l'amour-propre, le souci des abaissements pour « honorer les anéantissements du Fils de Dieu », le sens du sacrifice et de l'adoration qui caractérisent bien des spirituels du 17
esiècle qui ne sont pas tous disciples immédiats de Bérulle ou de Condren. Plus encore, Fournet pratique et recommande l'oraison, oraison sans goût qui permet de pénétrer « dans les grandeurs de Dieu » et donne à l'homme cette « science des saints » qui paraît oisiveté aux yeux des autres. L'allure bérullienne de certains textes (par exemple de l'
Exercice pour honorer le mystère ineffable de l'Incarnation du Verbe éternel) ne doit pas masquer leur véritable origine : Fournet fait partie du groupe de dominicains apparenté à la réforme de Sébastien Michaëlis : il admire Antoine Le Quieu † 1676 (DS, t. 1, col. 719), dut connaître Alexandre Piny † 1709 ; cette sympathie pour les réformes autant que l'amour de l'oraison passive expliquent sans doute le demi-exil de 1681, les contradictions subies à Paris et à Moulins, la publication partielle de 1703. Les manuscrits de Cl.-J. Fournet sont perdus. Outre la
Vie..,Moulins, 1703, citée ci-dessus, voir F. Larroque,
Le couvent des dominicains de Moulins,dans
[...]
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