— La notion de « familiarité » évoque premièrement l'idée de la relation qui résulte, chez les êtres humains, de l'appartenance à une même famille. Le type de la familiarité est donc la relation qui existe entre le père et le fils, et réciproquement. Mais elle comporte aussi un sens plus large : celui des rapports de l'homme avec les êtres (vivants ou même inanimés) avec lesquels il se trouve journellement en contact (voir la terminologie des mots familiaris, familiaritas, familiariter, dans le Thesaurus linguae latinae, t. 6, vol. 1, Leipzig, 1926, col. 246-256). Du point de vue des relations de l'homme avec Dieu, qui nous intéresse spécialement ici, la notion de familiarité repose sur la participation à la nature divine par la grâce, qui nous fait membres de la « famille » divine. Dès lors, les rapports de l'homme avec Dieu s'établissent dans la perspective d'une familiarité des enfants de Dieu avec leur Seigneur et d'un souverain respect. Chez les Pères grecs, cette mystérieuse familiarité s'exprime équivalemment par le terme parrhesia. Traitant des relations de la parrhesia avec l'attitude de l'âme dans l'oraison, J. Daniélou note que « la prière chrétienne est… essentiellement conversation familière avec Dieu… Or, cette conversation familière avec Dieu suppose un lien réel, une communauté de vie, qui est précisément la filiation adoptive. C'est cette participation à la vie divine qui donne à l'âme la parrhesia, l'audace de se présenter devant Dieu et de lui parler familièrement » (Platonisme et théologie mystique, coll. Théologie 2, 2e éd., Paris, 1953, p. 119-120 ; exposé sur la parrhesia, p. 110-123). En partant de cette notion fondamentale de la familiarité, on saisira la différence avec des notions voisines, mais plus superficielles : tendresse et sentimentalité, qui regardent l'aspect affectif de nos relations avec Dieu ; simplicité, qui concerne le mode d'accès à ces relations ; union, qui désigne plutôt un degré déterminé de la familiarité ; intimité, qui en souligne le caractère personnel. 1. Familiarité dans l'Écriture. — 2. Dans la tradition...

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