— Né le 9 janvier 1601, il entra dans la Compagnie de Jésus, à Paris en 1617. Au Scolasticat, en 628, il put connaître le P. Surin. Le P. Julien Hayneuve fut, au 3e an, son Instructeur. Il vécut le plus souvent dans les collèges, hors le temps qu'il fut confesseur de la duchesse d'Elbeuf. Il termina sa vie comme Père Spirituel de ses jeunes confrères et mourut à Amiens en 1655.
Il fut le disciple et l'ami du P. Louis Lallemant avec lequel, au dire d'un contemporain (le P. Chauveau), il avait plus d'un trait de ressemblance. Des documents d'archives étudiés par le P. Kleiser dans ZAM., 1927 et 1930, nous révèlent qu'il fut accusé d'illuminisme auprès du P. Mutius Vitelleschi, général de la Compagnie. Grâce à son ami et défenseur ardent le P. Chauveau, nous possédons des fragments d'une Autobiographie écrite à l'instigation du P. Coton. Le P. Bernier y rappelle avec ferveur et reconnaissance les bienfaits exceptionnels qu'il reçut de Dieu depuis son enfance. Sa pureté de coeur et son haut souci de sincérité ne dissipent pas entièrement notre malaise en face d'une telle succession de faits merveilleux, dont certains mettraient Bernier parmi les plus insignes mystiques de tous les temps. Sa vie, en effet, n'apparaît pas sans reproches. Malgré les ordres réitérés par le P. Vittelleschi à son Provincial, il vécut quatre ans (1633-1637) à la Cour de la duchesse d'Elbeuf. On lui reprochait d'avoir pris logement dans le palais, alors qu'il pouvait assurer son ministère tout en demeurant dans une
Alphonse Kleiser, Claude Bernier S. J. (1601-1555) dans ZAM., 1927, 155-164 et 1930, 366-368. — LTK., II, 216-217. — RAM., 1927, 196 et 1930, 322.
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