— Né à Anciolina dans le Valdarno ; de son nom de famille, Bianco di Santi, il exerça à Sienne le métier de cardeur. En 1337, il entra chez les Jésuates, où il fut reçu par le fondateur Jean Colombini ; la légende de ce dernier par Belcari contient des détails sur sa vie ; elle dit en particulier qu'il « lut », c'est-à-dire sans doute enseigna, la théologie mystique. Il fut doué de grâces extraordinaires ; il mourut à Venise au début du XVe siècle. Bini a retrouvé et publié l'ensemble de ses laudi. Leur caractère mystique, qui est cependant évident, a été négligé jusqu'ici, comme pour les autres auteurs de « laude », sauf Jacopone de Todi. Il fut, après ce dernier, le plus grand poète en ce genre. Signalons par exemple la lauda XVIII « Ottima tenebria privami della luce », qui contient déjà tout le thème de la « nuit obscure » ; la XXe « Ferito m'ha l'amore di saetta di fuoco », exprime le motif de « blessure d'amour » et des « noces mystiques » Et ce ne sont pas là de simples images poétiques comme chez d'autres poètes laïcs des XIVe et XVe siècles : l'expérience mystique y apparaît très nettement. D'autres passages seraient à citer pour montrer l'intérêt d'une étude en règle, comme la laude VII, qui parle du repos de la volonté dans celle du Bien-aimé, d'annihilation et de transformation en Dieu ; la laude VIII sur l'absence (mystique) de Jésus.
[Telesforo Bini], Laudi spirituali del Bianco da Siena, G. Giusti, 1861 (édition rare, mais la seule complète). On en trouvera un choix, avec une excellente étude sur la littérature des « laude » dans G. M. Monti, Laude mistiche del Bianco da Siena. Lanciano Carabba (1925), avec toute la bibliographie du sujet. La plus récente est donnée dans Enciclopedia Italiana, s. v.
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