— Le Père Billecocq, dominicain, était aux environs de 1670, professeur de philosophie dans sa province de Saint-Louis. Son livre Instructions familières sur les pratiques de la vraie dévotion fut édité une première fois en 1673 à Abbeville, puis réédité à Paris, chez Cramoisy, en 1689. En 1852, lors de la restauration dominicaine à Toulouse, l'ouvrage y fut réimprimé à nouveau chez Dieulafoy, in 16, 449 pp. Le plan du livre, qui pourra paraître étrange, comporte quatre parties : des pratiques intérieures du christianisme — des pratiques extérieures du christianisme — des pratiques intérieures de la religion — de l'esprit des pratiques extérieures de la religion. La dévotion à la Vierge, entièrement assimilée à la piété du Rosaire (p. 241-252) est considérée comme pratique extérieure du christianisme. Il est vrai que toutes les pratiques sont toujours indiquées comme une continuation et comme une redondance de l'oraison mentale. Le P. Billecocq déteste « les exercices extraordinaires de piété sans permission », p. 358. Sur l'oraison ses considérations sont très prudentes « Méditer avec attention et ferveur les vérités chrétiennes, p. 96. — Se tenir en la présence de Dieu, p. 113 ». Voilà une religion très vertuiste, plus proche de Bossuet et du dominicain Massoulié que de Fénelon et du dominicain Piny, pour ne citer que des contemporains de Billecocq. Cet auteur a également écrit : Les voies de Dieu, Amiens, 1693 ; réédition, Boulogne, 1859, sur le bon usage des consolations et des afflictions spirituelles. Comme beaucoup de ses contemporains il a montré un goût très vif pour le culte du Saint-Sacrement : L'adoration perpétuelle du Saint-Sacrement, Amiens, 1686 ; et surtout : L'usage du Saint-Sacrement tiré de l'Ecriture, des Conciles et des Pères, Amiens, 1696, in-12, t. I, 548 p. ; t. II, 368 p. Ses divers écrits étaient très recherchés et devenus rares dans la première moitié du XVIIIe siècle.
Quétif-Echard, Scriptores S. Ordin. Praedicat., t. II p. 779.
[...]