Auteur : P. POURRAT.
 
Tome 1 - Colonne 1927
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Titre de l'article : BRÉBEUF (GEORGES DE),
Début de l'article :
neveu de saint Jean de Brébeuf, jésuite français martyrisé au Canada en 1649. Il naquit en 1617 à Thorigny en Normandie et mourut près de Caen, en 1661. Poète du XVIIe siècle, rendu célèbre par le jugement sévère porté par Boileau (Art poétique, chant I, vers 98 ss.) sur sa traduction en vers français de la Pharsale. C'est surtout l'histoire de la littérature profane qui s'occupe de lui. Il intéresse cependant l'historien de la spiritualité par ses Entretiens solitaires, prières et méditations en vers français. L'ouvrage, publié à Paris en 1660, contient vingt-huit entretiens sur divers sujets de piété, depuis la conversion du pécheur jusqu'au mépris de l'âme fervente pour les biens d'ici-bas. Brébeuf le composa vers la fin de sa vie, « dans les intervalles d'une longue fièvre », dit-il. Aussi appelle-t-il les Entretiens « les Méditations d'un malade » (Avertissement de l'auteur) Dans ses Entretiens, Brébeuf s'inspire des Psaumes, de l'Imitation de Jésus-Christ, traduite en vers par Pierre Corneille, et aussi de quelques auteurs spirituels espagnols, en particulier du poète religieux Luis de Léon († 1591). Les Entretiens sont des élévations et des prières, plus affectives que doctrinales. Les vers ne manquent pas d'un certain lyrisme, mais ils ne sont pas d'un poète de premier ordre ; la lecture suivie laisse une impression de monotonie. Le sort des Entretiens fut assez curieux. Connus tout d'abord des seuls lettrés, ils furent à partir de 1669, considérés comme capables d'édifier. On les vit bientôt dans la bibliothèque de piété des ecclésiastiques, des religieux et des religieuses. Pour en faciliter l'usage ; on les divisa en quatre parties de sept entretiens chacune. On avait ainsi pendant un mois une méditation pour chaque jour de la semaine. Un tel succès fit considérer Brébeuf, au XVIIIe siècle et même au XIXe, comme un poète « dévot » : « Quand j'apprends que Brébeuf fit dans sa jeunesse des vers badins, des épigrammes et même des parodies, cela dérange un peu mes idées, et je ne veux plus entendre que le poète des

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