Auteur : JULIEN-EYMARD D’ANGERS.
 
Tome 5 - Colonne 1033
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Titre de l'article : FRANÇOIS DE CHAMBÉRY, capucin, † 1634.
Début de l'article :
— D'après les archives des capucins de Chambéry, François Genand, avocat au sénat de Chambéry, entra chez les capucins et fit profession sous le nom de François de Chambéry le 25 janvier 1596. Il fut gardien du couvent d'Annecy (1602-1605) et gouverna la province savoyarde de son ordre (1614-1618). Il mourut au couvent de Belley en 1634. On garde de lui des Regulares et religiosae PP. Capuccinorum exercitationes, in quattuor libros distributae, Lyon, 1634 (certains bibliographes mentionnent des éditions en 1624 et 1627). Le premier de ces livres traite de la vie religieuse en général, le second des exercices de la nuit, le troisième de ceux du matin, et le quatrième de ceux du soir. Au sujet de l'oraison, contrairement à la liberté que 1034 recommande ordinairement la spiritualité franciscaine, l'auteur insiste sur la nécessité d'une méthode rigoureuse. La préparation porte sur trois points : pureté de coeur, indifférence et mortification. L'oraison proprement dite comprend trois parties : exorde, méditation et conclusion. La méditation elle-même se divise en trois points : le raisonnement, l'affection et la « proposition » ; en trois points également la conclusion : action de grâces, offrande de soi, demande. Pour que l'oraison ainsi menée porte des fruits, trois conditions doivent être réalisées : l'attention actuelle, la lutte contre les distractions, la modération dans les consolations et dans les aridités. Nous pouvons sans doute constater ici l'influence des Exercices spirituels de saint Ignace, de l'Introduction à la vie dévote de saint François de Sales et de la Pratique de l'oraison mentale du capucin Matthias Bellintani de Salo (DS, t. 1, col. 1355-1357). Nous n'avons trouvé aucun développement sur les oraisons proprement mystiques ; le tout se tient strictement dans le champ de l'ascèse, si bien qu'il faut exclure toute influence de Benoît de Canfield et de son école, à laquelle d'ailleurs il n'est fait aucune allusion, ni pour l'approuver, ni pour la condamner. Souvenons-nous que nous sommes en 1634, à une date où l'illuminisme provoque des craintes légitimes, surtout peut-être chez les capucins de langue française. Bernard de Bologne,...

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