— Tel est le titre donné par Héribert Rosweyde à quatre livres de son grand recueil des Vitae Patrum (Anvers, 1615 ; 3e éd. 1628, reprise en PL 73-74) : III, qu'il attribue erronément à Rufin d'Aquilée ; V-VI, traduits du grec par le diacre romain Pélage (pape en 556/61) et le sous-diacre Jean (Jean III, pape 561/74) ; VII, traduit par Paschase de Dume (cf. DS, t. 12, col. 294-95). Verba seniorum est la traduction du grec Rhèmata ou Apophthegmata tôn Paterôn. Le DS contient déjà un art. Apophtegmes (t. 1, col. 765-70), qui date de 1934. Écrit par le savant Ferdinand Cavallera, cet art. fournissait une information alors tout à fait à jour sur le genre, la spiritualité complexe qui s'en dégage et les problèmes littéraires. Il distinguait trois catégories de recueils : la collection alphabétique, la collection systématique et la « recension mêlée » (celle-ci correspond plutôt à la série des anonymes étudiée par J.Cl. Guy, Recherches…, p. 59-115). F. Cavallera notait en outre la diversité des opinions sur l'origine et l'antériorité des diverses collections et l'impossibilité de résoudre cette question de façon définitive. Les Apophtegmata Studien de W. Bousset étaient considérés comme l'ouvrage fondamental, et il reste toujours important. La bibliographie indiquait exactement l'état des collections en diverses langues et leurs éditions (grec, latin, 384 copte, syriaque, arabe, éthiopien, arménien). Depuis 1934, les études sur les Apophtegmes se sont multipliées, ainsi que les éditions et les traductions en langues modernes. D'où la nécessité de reprendre la question, sans prétendre cependant la présenter de manière exhaustive. Nous nous bornerons à deux points : 1. Études nouvelles. — 2. Spiritualité. Il faut distinguer, croyons-nous, le genre littéraire des Vitae Patrum et celui des Apophthegmata. Le premier est certainement le plus ancien : il s'inaugure vers 350 avec la Vita Antonii d'Athanase ; suivent un peu plus tard les diverses Vies de Pachôme (DS, t. 12, col. 7-16). De la fin du 4e siècle date le...

[...]