— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Physionomie spirituelle.

1. Vie.

1° Vie érémitique.

— François Martotilla est né à Paule (Paola), en Calabre, en 1416 probablement, dans un foyer où l'on vénérait saint François d'Assise, et où le père était habituellement fidèle à l'abstinence quadragésimale. Pour satisfaire à un voeu de ses parents, François passe sa douzième année chez les franciscains de Saint-Marc, qui le garderaient volontiers, mais ce garçon exemplaire veut autre chose. Au cours d'un pèlerinage à Assise, il souffre de ne pas rencontrer à Rome la pauvreté évangélique et il ose le reprocher à un cardinal dont l'équipage somptueux l'a choqué ; il est au contraire favorablement impressionné par la vie érémitique de plusieurs couvents. De retour à Paule, il quitte père et mère pour aller vivre seul, à quatorze ans, dans une cabane des champs familiaux. Cette détermination, jugée imprudente, oriente pourtant sa vie pour toujours. Il n'aura donc jamais fréquenté les écoles. Il ne voudra même connaître que la Bible et les écrits spirituels. Il deviendra capable de citer avec à-propos, dans ses conversations et dans ses lettres, des textes scripturaires. L'oraison aidant, il pourra même les commenter à l'édification des auditeurs. Dans la montagne, il devient l'émule des ermites du désert : il vit dans des grottes étroites, jeûne, fidèle à l'abstinence quadragésimale, mange parfois de l'herbe des champs, couche sur le sol ou sur une planche avec une faîtière de briques pour oreiller, prie longuement. On vient solliciter un conseil, une consolation, une guérison, du pain même ; il accueille avec bonté et répond en faisant, à l'occasion, des miracles. « Par charité », — c'est le mot qu'il répète toujours —, que ne ferait-il pas ?

2° Fondation.

— Il ne songeait alors qu'à vivre pleinement son baptême ; mais des disciples l'ont rejoint, et il se trouve bientôt à la tête d'une communauté, fondateur sans l'avoir prévu, à dix-neuf ans. Il appelle ses compagnons « les ermites de saint François d'Assise », sans qu'on puisse prétendre, pour autant, voir en lui...

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