— 1. Vie. — 2. Œuvre. — 3. Valeur du témoignage.

1. VIE.

— Nos informations sur la vie de ce Victor sont uniquement tirées de son oeuvre et des mss qui la contiennent : l'Historia persecutionis africanae provinciae, écrite (selon 5 mss) par « sancto uictore episcopo patriae vitensi ». Le nom de Victor était très répandu en Afrique. A. Mandouze (Prosopographie chrétienne du Bas Empire. I. Afrique, Paris, 1982, p. 1150-85) énumère 96 personnages qui le portent. Les mots « patriae vitensi » suggèrent que notre Victor était natif de Vita, et non évêque de cette localité, non identifiée, de la Byzacène. Un autre Victor est en effet mentionné comme évêque de Vita dans la liste des évêques convoqués par Huniric à Carthage en 484 (la Notitia, cf. infra), avec mention de son absence (non occurit) ; or, l'auteur de l'Historia appartient alors au clergé de Carthage, comme prêtre (cf. les textes rassemblés par S. Costanza, Vittore di Vita e la « Historia persecutionis… », p. 231-35). On ignore la date de sa naissance, mais il était encore jeune sous le règne de Genséric (429-477) ; c'est seulement vers la fin de ce règne et sous celui d'Huniric (477-484) qu'il apparaît comme témoin immédiat ou très proche des événements racontés. Après la rédaction de l'Historia, que l'on peut dater de 484 (cf. Costanza, p. 239-49), Victor devint évêque d'une cité africaine, peut-être de Vita. Selon certains, il aurait été en 507 le consécrateur de Fulgence de Ruspe (DS, t. 5, col. 1612-15), avant d'être exilé en Sardaigne par le roi Thrasamund, où il serait mort vers 510/12 (cf. Costanza, p. 238-39) ; mais A. Mandouze (Prosopographie, p. 1175-76) écarte avec raison cette hypothèse. On ne sait donc rien de précis sur les dernières années de Victor. A vrai dire, même son titre d'évêque n'est fondé que sur les mss ; il ne figure au titre de saint sur aucun calendrier.

2. ŒUVRE.

— L'Historia persecutionis africanae provinciae raconte les persécutions des catholiques sous les rois...

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