Auteur : Martine DULAEY.
 
Tome 16 - Colonne 552
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Titre de l'article : VICTORIN DE POETOVIO, évêque, 2e moitié du 3e siècle.
Début de l'article :
— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Doctrine. — 4. Influence.
1. VIE.
— Victorin fut évêque de Poetovio en Pannonie Supérieure (aujourd'hui Ptuj, Slovénie) dans la seconde moitié du 3e siècle. Située au coeur d'une région agricole prospère, la ville était florissante également par son industrie et son commerce, que favorisait la situation géographique de la cité, gros port fluvial sur la Drave et important noeud routier. Les routes qui la traversaient la reliaient aux régions baltiques, à Aquilée et à l'Italie du Nord, la mettaient au contact du bassin du Danube et de l'Illyricum, et, par là, de la Grèce et de l'Orient. A l'époque de Victorin, la présence militaire romaine y est forte, et le gouverneur de la province y réside. Plaque tournante, la cité est cosmopolite : si l'on y parle officiellement le latin, les Orientaux y sont nombreux. Victorin lui-même, dont le nom est latin, savait mieux le grec que le latin, si l'on en croit saint Jérôme (De viris illustribus 74, éd. E.C. Richardson, TU 14/1, Leipzig, 1886, p. 40-41). Bien que les traces archéologiques du christianisme soient dans toute la région postérieures à l'époque de Victorin, il est probable que le christianisme s'est implanté assez tôt à Poetovio. En effet, à l'époque de notre auteur, il y a des chrétiens dans toutes les classes de la société (Victorinus, In apoc., CSEL 49, p. 42, 6-11 et 40, 11-12) ; de plus, l'oeuvre exégétique de l'évêque suppose qu'il y avait dans la ville un public chrétien assez cultivé pour le lire et, par conséquent, une Église suffisamment nombreuse. De l'homme, on sait peu de choses. L'oeuvre révèle un pasteur prudent au jugement ferme. Il n'avait pas bénéficié de l'éducation rhétorique classique (Jérôme, Epist. 70, 5), ce qu'il paraît avoir regretté, car il eut l'intuition de ce qu'une pareille formation pouvait apporter au rayonnement apostolique (In apoc., p. 44, 3-6). Sa culture chrétienne, en revanche, était vaste. Il est probable qu'il se rendit à Jérusalem où il fréquenta la bibliothèque fondée par l'évêque Alexandre (CSEL 49, p. XXIII)....

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