Auteur : Rainer BERNDT.
 
Tome 16 - Colonne 559
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Titre de l'article : VICTORINS (chanoines réguliers de l’abbaye Saint-Victor de Paris).
Début de l'article :
— 1. Histoire de l'abbaye. — 2. Vie spirituelle et intellectuelle dans l'Ordre. — 3. Auteurs victorins.
1. HISTOIRE DE L'ABBAYE.
— Lorsqu'en 1108 Guillaume de Champeaux, archidiacre du diocèse de Paris et écolâtre de Notre-Dame, quitta ses fonctions pour se retirer sur la rive gauche de la Seine, il jetait les bases d'une des plus prestigieuses abbayes de chanoines réguliers de l'Europe (cf. art. France, DS, t. 5, col. 843-47). En choisissant de vivre selon la Règle de saint Augustin, la communauté primitive regroupée autour de Guillaume, qui reprit son enseignement, opta pour la réforme de l'Église. Ainsi placée sous la protection d'évêques conquis à la réforme grégorienne (Yves de Chartres, Hildebert de Lavardin, Galon de Paris) et de rois de France (d'abord Louis VI, plus tard Louis VII), la communauté initiale se développa rapidement. En 1113 elle passa au rang d'abbaye, et fut richement pourvue de biens temporels. La même année Guillaume de Champeaux fut nommé évêque de Châlons, et Gilduin, son disciple, devint le premier abbé de la récente fondation. Sous l'abbatiat de Gilduin † 1155 Saint-Victor connut un essor spirituel et intellectuel sans égal à son époque. A partir du troisième tiers du 12e et surtout au 13e siècle le rôle de l'abbaye déclina devant la montée des ordres mendiants et la fondation de l'Université. Saint-Victor avait été considérée au 12e siècle comme une abbaye-modèle, dont le style de vie religieuse fut adopté par nombre de chapitres déjà existants. Elle devint ainsi un centre d'attraction pour des clercs de premier plan, désireux soit de profiter de l'enseignement victorin (comme Pierre Lombard), soit de s'y retirer pour y achever leur vie (comme Pierre le Mangeur ou Maurice de Sully). Au 12e siècle Saint-Victor comptait une douzaine de prieurés ; au 13e siècle, le testament de Louis VIII nous apprend que la confédération victorine comprenait environ 40 maisons affiliées. A la fin du 15e siècle, Jean Mombaer, chanoine régulier de la congrégation de Windesheim, tenta en vain de réformer Saint-Victor selon le modèle windesheimien de la...

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