jésuite, 1608-1697. — 1. Vie. — 2. Personnalité. — 3. Œuvres. — 4. Spiritualité.

1. Vie.

— Antonio Vieira est né le 6 février 1608 à Lisbonne. Fils de Cristóvao Vieira Ravaseo et de María de Azevedo, il avait à peine six ans quand il partit au Brésil avec sa famille. Il fit ses études au collège des Jésuites à Baía puis entra dans la Compagnie de Jésus en cette même ville, le 5 mai 1623. Après le noviciat il compléta ses études classiques et apprit des parlers du Brésil et de l'Angola. Il écrivit la Carta Ânua da Provincia do Brasil (30 septembre 1626). C'est là son premier écrit, en latin, qu'il traduisit ensuite en portugais ; il y relate l'invasion des Hollandais à Baía en 1624. Vieira enseigna la rhétorique au collège d'Olinda (1627-1630). Il retourna ensuite à Baía où il fit ses études de philosophie et de théologie. Ordonné le 10 décembre 1634, il avait déjà commencé, avec succès, à prêcher et à faire le catéchisme aux Indiens. Il prit ses grades de maître ès arts et se consacra à la prédication dans les villages de la région de Baía. En 1638, les Hollandais assiégèrent Baía, mais ils furent repoussés. Vieira célébra la libération de la ville dans son fameux sermon de S. Antoine (13 juin). En 1640, Baía subit un nouveau blocus par les ennemis, et Vieira prononça alors son audacieux sermon « Contra as armas de Holanda ». L'année suivante, vers la mi-février, parvint au Brésil la nouvelle que le Portugal s'était libéré de l'union avec l'Espagne, et que le duc de Bragance était devenu le roi Jean IV. Deux semaines plus tard, Vieira quitta Baía pour Lisbonne, comme membre de l'ambassade de vassalité au nouveau monarque. Le jésuite fut présenté au roi auquel il plut et tous les deux, après cette première rencontre, restèrent liés d'une étroite amitié. Vieira fut nommé prédicateur royal en 1644. Dans les nombreux sermons de cette période, il ne se contenta pas d'exhorter les Portugais à persévérer dans la lutte contre l'Espagne, promettant un avenir glorieux au royaume. Il proposa des moyens concrets pour résoudre les problèmes, dont certains d'ordre économique. Jean IV, qui l'estimait beaucoup comme prédicateur,...

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