jésuite, vers 1547-1606. — Né à Villarubia de los Ojos de Guadiana (Ciudad Real), Melchor de Villanueva entra dans la Compagnie de Jésus le 3 avril 1568, déjà licencié ès arts. Il n'émit sa profession solennelle des quatre voeux qu'en 1599. Après une existence consacrée surtout à l'apostolat, il mourut à Tolède le 7 juin 1606, ayant pu voir approuvé son unique ouvrage spirituel : Libro de la oración mental, qui parut posthume (Tolède, 1608, 474 f.). Cet ouvrage semble être devenu assez rare. Villanueva se propose de remédier à une lacune qu'il avait observée en son temps : il manquait un livre qui pût accompagner l'orant tout au long du développement de sa vie d'oraison, des commencements à la contemplation. Ce qu'il réalise dans ce but se distingue de plusieurs points de vue. D'abord il n'y est pas question d'Ignace de Loyola et de ses Exercices. L'auteur s'inspire nettement de Richard de Saint-Victor, de Hugues aussi, de Bonaventure et de Bernard. L'ouvrage comporte quatre traités sur la considération, la méditation, la spéculation et la contemplation ; à la fin de chacun d'eux, sept exercices sont autant d'exemples ou de modèles. L'ouvrage s'achève avec un « Sumario de todos los exercicios espirituales deste libro » (f. 450 svv). La considération est propre aux commençants ; ils s'y occupent des péchés et des fins dernières, de la vanité du monde et de la connaissance d'eux-mêmes ; Villanueva leur offre à titre d'exemples des exercices sur la pénitence, la chasteté, la pauvreté, l'humilité, la patience, l'obéissance et la charité. Villanueva donne des éclaircissements prudents sur les signes qui marquent le moment de passer à la méditation (surtout de Jésus-Christ et de ses exemples), puis à la contemplation (de la Divinité) ; il conseille prudemment de revenir à la méditation, voire à la considération dans les périodes plus difficiles, comme les tentations. Ce qu'il entend par spéculation distinguée de la contemplation s'inspire directement des trois premiers degrés de la contemplation chez Richard de Saint-Victor (cf. f. 349). L'ensemble de l'oeuvre de Villanueva est solide, mais il a un accent médiéval qui pose question, d'autant que le général des Jésuites Cl....

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