Auteur : Augustin DEVAUX.
 
Tome 16 - Colonne 804
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Titre de l'article : VINCENT D’AGGSBACH,
Début de l'article :
chartreux, 1389-1464. — Né en 1389, de langue allemande, Vincent entra à 20 ans au noviciat de la petite chartreuse d'Aggsbach, cachée dans une vallée étroite à proximité du Danube, entre les puissantes abbayes de Melk et de Gottweig, en Basse-Autriche. Il n'avait aucune formation universitaire et dans ses écrits, il dut parfois intercaler mots ou expressions allemandes pour suppléer à la pauvreté de son vocabulaire latin. Il acquit cependant une bonne culture monastique et écrivait volontiers ; des lettres d'un ton trop vif le firent même menacer de punition, puis punir par les chapitres généraux de 1420 et 1425. Il fut cependant élu prieur de sa maison en 1435. Son administration fut heureuse : des dons lui permirent d'accroître les biens de sa communauté comme d'orner son église ; sa défense de l'exemption cartusienne contre l'évêque diocésain de Passau fut victorieuse. Présent au chapitre général de 1443 à la Grande Chartreuse, il y fut élu définiteur et reçut aussi la charge de co-visiteur de la province de Haute-Allemagne. Toutefois son excuse pour se dispenser d'assister à la session de 1446 fut reconnue valable et un autre co-visiteur fut nommé. Mais en 1448 les capitulants le déposèrent de son priorat en le frappant de la grave peine de « discipline générale », le privant de tous ses droits de profès, en raison de ses excès de langage. Il n'est pas malaisé de percer le motif de ceux-ci : 805 l'année précédente, discrètement, mais nettement, le chapitre général avait abandonné le parti du concile de Bâle et de l'antipape Félix V, ce que Vincent n'admit jamais. En fait, il fut grâcié l'année suivante et on le retrouve même vicaire, c'est-à-dire sous-prieur d'Aggsbach en 1458. Il y était « antiquior », c'est-à-dire doyen, lors de son décès, annoncé par le chapitre général de 1464. Son oeuvre signée comprend un dossier formé de mémoires et de lettres : 20 pièces sont publiées dans B. Pez et Ph. Hueber, Thesaurus Anecdotorum Novissimus, t. 6 (dit aussi Codex Diplomatico-historico-epistolaris), Augsbourg, 1729, 3e partie, p. 327-56 ; et 4 dans E. Vansteenberghe, Autour de la Docte Ignorance, Münster, 1915, p. 189-218. Un traité contre Gerson demeure inédit, ms Melk 1605, f. 1040-1115. En 1453,...

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