dominicain, 1350-1419. — 1. Vie. — 2. Écrits. — 3. Doctrine.

1. Vie.

— Vincent Ferrer est né en 1350 ; les biographes donnent la date du 23 janvier, plus, semble-t-il, pour des calculs basés sur le sanctoral que sur une documentation exacte. Il était le fils de Guillén Ferrer y Constanza, de noble lignée catalane. Il eut un frère, Bonifacio Ferrer † 1417, juriste illustre qui, devenu veuf, entra chez les Chartreux et devint maître général de son Ordre (cf. DS, t. 5, col. 192-94 ; V. Gómez, La figura de B.F., dans Escritos del Vedat, t. 10, 1980, p. 259-95). Vincent est le « valencien le plus universel, la figure centrale de l'histoire ecclésiastique de Valence » (V. Cárcel, p. 105). La biographie de Vincent Ferrer se divise en trois périodes bien distinctes.

1o VIE ACADÉMIQUE.

— Vincent Ferrer embrassa la vie religieuse chez les Dominicains, au couvent de Valence, en 1367. A cause de ses dons intellectuels peu communs, frère Vincent se consacra, durant sa jeunesse, à la vie académique. Il fit ses études à Barcelone, Lérida et Toulouse. En 1378, ses études terminées, il devint professeur de philosophie, puis de 1385 à 1390 il enseigna la théologie à la cathédrale de Valence. De cette période d'enseignement sont nés deux écrits, De suppositionibus dialecticis et De unitate, qui témoignent de son « ouverture aux problèmes philosophiques » de son temps (la crise du nominalisme) et les Annotationes sur Thomas d'Aquin, qui révèlent son thomisme théologique (cf. M. Miralles, Escritos filosóficos de s. V.F., dans Estudios filosóficos, t. 4, 1955, p. 279-84 ; S.V.F., anotador de Sto Tomás, dans Revista esp. de teología, t. 15, 1955, p. 445-58).

2° VIE POLITIQUE.

— En Vincent Ferrer se réalise l'axiome scolastique : intellectus speculativus extensione fit practicus. Ainsi, dans sa maturité, il se lance dans une action politique multiple : d'abord de type conventuel, comme prieur du couvent de Valence ; puis de type civil, en intervenant dans certaines affaires de la vie de la cité ;...

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